Amorcée depuis plus d'un mois, la hausse des prix à la consommation à Annaba, une des villes du pays où la vie est la plus chère, continue d'augmenter et ce, à quelques jours du mois sacré de Ramadhan. Pour expliquer cette flambée des prix, les commerçants mettent en avant la forte demande “qui se traduit en frais de transport et d'approvisionnement supplémentaires”. Une autre raison est donnée pour excuser leur cupidité. Les commerçants incriminent les grossistes de cette montée en flèche des prix, alors que ces derniers pointent du doigt les producteurs qui, de leur côté, démentent ces allégations. Un cercle vicieux dans lequel se complaît le circuit du commerce, au détriment du consommateur qui arrive de moins en moins à joindre les deux bouts et appréhende le mois de Ramadhan. C'est ainsi qu'à une dizaine de jours du jeûne, on ne trouve pratiquement plus de poulet sur le marché, les ménagères ayant nettoyé tous les étals, achetant plusieurs volatiles à la fois, craignant que les prix ne montent encore. Pourtant le kilo de poulet n'est pas donné, il a atteint ces derniers jours les 320 DA le kg pour des poulets de très petite taille, ressemblant plutôt à de gros poussins. La viande est intouchable, le kg du bœuf oscille entre 1 000 et 1 100 DA, le mouton à 980 DA. Les fruits et légumes suivent la même tendance. Le citron affiche 200 DA, le poivron 100 DA, la tomate 60 DA et la pomme de terre, de qualité médiocre, est cédée à 55 DA. Chaque jour, le consommateur est surpris par de nouveaux prix et les commerçants semblent s'être donné le mot, abusant de la libération des prix, en l'absence de mercuriales et d'associations des consommateurs sur un terrain où tout est permis, ajoutant encore à la paupérisation des couches démunies.