Ali Benflis ne compte pas laisser l'initiative aux partisans du Président. Le FLN mobilise ses troupes. La réunion de son bureau politique (BP), tenue, hier, au siège du parti à Alger (Hydra), sous la présidence de son secrétaire général, Ali Benflis, a décidé, en effet, d'occuper le terrain. Objectif : ne pas le céder au profit des partisans de Bouteflika. C'est ainsi que l'instance exécutive du parti majoritaire issue du VIIIe congrès a arrêté, à l'issue de ses travaux, un calendrier d'activités pour les trois mois à venir. Il s'agit de rencontres au niveau des 54 mouhafadhas que compte le parti sur l'ensemble du territoire national. C'est la wilaya de Blida qui abritera, demain, la première de ces rencontres. Tournée chargée de symboles. Cette rencontre, qui constitue un regroupement des militants de la mouhafadha de Blida, se fera en présence de Ali Benflis. En vérité, la présence de ce dernier n'était pas prévue au programme. Ce sont les militants de cette mouhafadha qui ont revendiqué la présence de leur leader. Pourquoi ? La mouhafadha de Blida a été ciblée au même titre que celles de Biskra, Mostaganem et Mascara par des attaques orchestrées par des cercles proches de la présidence. Ainsi donc, le patron du FLN décide de croiser le fer avec les partisans de Bouteflika dans une région tombée sous la coupe réglée du wali. Ce dernier, un des plus fervents supporters de Bouteflika, a affiché publiquement son hostilité envers la nouvelle direction du FLN et particulièrement son secrétaire général. C'est dire que le déplacement de Benflis à Blida se veut une sorte de défi. À cette occasion, il prononcera un discours dans lequel il délivrera des messages politiques. Selon un haut responsable du parti, joint hier au téléphone, Benflis “va répondre à ses détracteurs et aux agresseurs contre les structures du parti”. Visiblement, l'homme veut galvaniser ses troupes et les préparer pour la prochaine bataille électorale qui s'annonce sanglante. La direction a-t-elle décidé de changer de stratégie ? Tout porte à le croire. Depuis le 5 juin, date à laquelle le cercle présidentiel a tenté d'opérer un putsch contre le parti, Ali Benflis a adopté une attitude d'extrême réserve, laissant le soin à ses lieutenants d'aller sur le front. Même les propos virulents de l'ambassadeur d'Algérie à Téhéran, Abdelkader Hadjar, à son encontre ne l'ont pas fait sortir de sa réserve. Tout porte à croire que la réunion du bureau politique a débouché sur une nouvelle tactique : occuper le terrain. Comment ? Des regroupements régionaux au niveau de l'ensemble des kasmas du parti seront organisés dans les prochains jours. Les élus du parti devront s'impliquer davantage dans la bataille. Des rencontres régionales avec les élus du parti ont été également décidées lors de la réunion d'hier. Des regroupements à l'étranger seront également organisés par le bureau politique du parti. Par ailleurs, le FLN tiendra son université d'été à Alger, du 26 au 29 juillet. Pour l'heure, les responsables ne veulent pas divulguer le lieu. Autre décision prise lors de la réunion d'hier : le comité central devra se réunir en septembre prochain pour préparer le congrès extraordinaire, à l'issue duquel sera officiellement annoncé le nom du candidat du parti à la présidentielle de 2004. N. M.