La déclaration a été faite, hier, par le porte-parole du parti, Abdeslam Medjahed, qui précise, toutefois, que la décision sera entérinée par le congrès extraordinaire qui se tiendra à la fin de l'année en cours. Cela ne fait plus l'ombre d'un doute, “le FLN ira à l'élection présidentielle de 2004 avec son propre candidat”. Et ce candidat n'est autre que son secrétaire général, Ali Benflis. La déclaration a été faite, hier, par le porte-parole du parti, Abdeslam Medjahed, à l'issue de la réunion qui a regroupé les secrétaires généraux des mouhafadhas présidée par l'ex-chef du gouvernement lui-même. “L'option est irréversible, rien n'arrêtera la machine FLN”. Le congrès extraordinaire prévu pour la fin de l'année ne fera donc que légitimer cette décision, même si Ali Benflis, soucieux de la légalité, ne s'est pas encore prononcé, officiellement, sur le sujet. “Nous sommes décidés à nous battre pour les positions affirmées du huitième congrès et pour l'indépendance du parti”, précisera M. Medjahed qui met en exergue les pressions de l'administration sur tous les militants de la formation majoritaire dans le pays. Ces pressions sont encore plus graves dans trois wilayas. A Mascara et Tlemcen, l'administration met tous les moyens au profit des coordinations des comités de soutien à Abdelaziz Bouteflika, et à Blida c'est le mouhafadh qui paye les frais de son refus d'adhérer à la démarche de ceux qui veulent soutenir le président de la République pour un second mandat. Il s'est tout simplement vu bloquer son salaire depuis quelques jours. Mais cela n'est pas à même d'altérer la volonté du parti, qui, selon les termes de son porte-parole, a “un projet et compte le défendre jusqu'au bout”. “La base militante, toute la base militante, est derrière Ali Benflis qu'elle a plébiscité le 18 mars dernier à El-Aurassi”. Au moment où la commission de discipline se prépare à entendre Saïd Barkat, Wahid Bouabdellah, M. Khodri et Layachi Daâdoua, pour avoir critiqué le déroulement du congrès et remis en cause les textes qui en ont découlé — l'audition aura lieu la semaine prochaine —, Ali Benflis s'active à entamer dès samedi une tournée à travers le pays. Le secrétaire général du FLN doit réunir tout d'abord les 890 élus locaux de l'Est à Annaba, les élus de l'Ouest à Sidi Bel Abbès ou Mostaganem, et organiser une rencontre avec ceux du Sud, avant de rendre visite aux 48 mouhafadhas. “La mobilisation de la base est mise en branle”, nous dira Abdeslam Medjahed. Le parti est entré, selon lui, dans une deuxième étape où toutes ses structures, sont mises à contribution. L'enjeu est de taille : porter Ali Benflis à la magistrature suprême. Ce dernier avait même instruit les ministres de son parti d'accomplir, en dehors des activités gouvernementales, leur mission partisane et ce, lors d'une réunion tenue au siège du FLN la semaine écoulée. Par ailleurs, tous les membres du bureau politique, sont, à leur tour, chargés de gérer et de chapeauter, chacun, un certain nombre de mouhafadhas pour se rapprocher des militants de base à travers l'organisation de rencontres périodiques. L'alerte est donnée. L'objectif est de couper définitivement l'herbe sous les pieds de ceux que Benflis, lui-même, avait qualifiés “d'activistes allant à contre-courant du cours de l'histoire”. “Le FLN n'a jamais été aussi fort qu'il ne l'est aujourd'hui”, lancera, en effet, son porte-parole qui n'hésite pas à mettre en valeur sa cohésion. C'est pour cette raison que Amar Saïdani qui, d'ailleurs, ne fait l'objet d'aucune mesure disciplinaire, contrairement aux quatre députés susmentionnés, ne leur fait pas peur, encore moins la procédure entamée auprès du ministère de l'Intérieur pour invalider les résultats du congrès. Les responsables du FLN affichent une grande sérénité et semblent décidés à aller jusqu'au bout de leur objectif. Ils affirment, en effet, qu'ils ont les moyens de leur politique. Il est, pour eux, “hors de question de soutenir une candidature autre que celle du secrétaire général, Ali Benflis”. S. R.