La réunion d'évaluation consacrée par le président de la République au secteur des finances, jeudi dernier, a occulté certaines questions de l'heure. Il s'agit en l'occurrence des dispositions de la loi des finances complémentaire (LFC) pour 2009, surtout s'agissant de la suppression du crédit à la consommation et l'instauration du crédit documentaire (Credoc) comme seul mode de payement des importations. “Les dispositions de la loi de finances complémentaire gagneraient à être approfondies pour créer un climat plus détendu et rassurer les milieux d'affaires, surtout s'agissant du Credoc pour les entreprises qui n'ont pas des capacités de financement importantes”, a expliqué à Liberté, hier, un expert en questions financières qui précisera que “même si ces dispositions de la LFC ont été abordées de façon indirecte”. En ce sens que “l'accent a été mis sur l'investissement public national et l'impératif de booster la production nationale pour moins faire appel aux importations”. Une autre question, et pas des moindres, n'a pas figuré parmi les points abordés lors de l'audition du ministre des Finances par le président de la République, du moins tel qu'il ressort du communiqué rendu public à l'issue de la réunion : il s'agit de la question des surcoûts des projets et de l'enveloppe financière dégagée pour les réévaluations. Même si la Caisse nationale d'équipement et de développement (Cned), créée en 2008, se voit chargée de l'évaluation du suivi des grands projets d'équipements et, le cas échéant, d'y apporter des correctifs, il n'en demeure pas moins qu'il est impératif de connaître l'ampleur de l'enveloppe financière qui sera allouée aux réévaluations. Il est utile de noter à ce sujet que la réévaluation des projets est due, selon notre source, à “une maturation insuffisante des projets et leur estimation imprécise”. L'autre point omis lors de la réunion d'évaluation du secteur des finances concerne le niveau du fonds de régulation. “Le niveau de l'argent accumulé dans le Fonds de régulation des recettes n'a pas été évoqué peut-être parce qu'il ne va pas être alimenté, mais qu'on va utiliser ses ressources”, explique notre expert, tout en précisant que ce fonds “va absorber les déficits budgétaires”. Interrogé sur les capacités du Fonds de régulation à financer en même temps le plan quinquennal, notre source indiquera qu'il “y a d'autres sources de financement”, en l'occurrence “les réserves de change”, dit-il, tout en notant que “nous disposons de capacités financières importantes”.