La Banque centrale européenne (BCE) ne va pas changer ses taux directeurs jeudi prochain, préférant s'assurer que les signes de reprise apparus en zone euro vont se maintenir, prévoient des analystes financiers. Cette institution financière européenne devrait garder son principal taux directeur à son plus bas niveau historique de 1%, auquel il est fixé depuis le mois de mai. De son côté, le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, a souligné qu'“une politique monétaire n'a pas besoin d'être “activiste” pour être efficace”. M. Trichet a tenu également à observer que “la politique monétaire ne doit pas varier à la moindre nouvelle économique de court terme”. Par contre, des changements des prévisions de croissance annuelle de la BCE sont prévus. Cette banque devrait révéler jeudi sa réévaluation trimestrielle des chiffres de croissance et d'inflation en zone euro. Selon Jennifer McKeown, de Capital Economics, l'amélioration récente des indicateurs devrait encourager la BCE “à se sentir plus optimiste” en ce qui concerne ses attentes de croissance. Si la zone euro est restée en récession au printemps pour le 5e trimestre consécutif, le rythme de baisse a nettement ralenti (-0,1%) par rapport au 1er trimestre (-2,5%), alimentant les espoirs d'une sortie anticipée de la récession. Selon sa dernière estimation trimestrielle en juin, la BCE s'attend à une récession de -4,6% en zone euro pour 2009 et de -0,3% en 2010. Lors de la rencontre du Conseil des gouverneurs prévue jeudi, la BCE devrait se pencher sur la possibilité d'une crise de crédit qui va influencer l'activité en zone euro dès son redémarrage. L'institution financière devrait aussi une nouvelle fois dissiper les spéculations sur des risques déflationnistes, même si le recul des prix persiste en zone euro (-0,7% en juillet sur un an, nouveau record). Dans ce contexte, le membre du directoire la BCE Jürgen Stark, a assuré qu'“il n'y a pas de risque de déflation”, mettant la baisse des prix actuelle par rapport à un an sur le compte de la flambée des prix l'été dernier, notamment ceux du pétrole. Selon les experts, la BCE ne devrait pas modifier en profondeur ses prévisions d'inflation pour 2009 (+0,3%) et 2010 (+1%).