L'usage alimentaire du riz remonte à si loin que les historiens le datent avec des écarts frôlant le millénaire, d'une hypothèse à l'autre. Le plus ancien document évoquant la graminée la plus cultivée dans le monde est un manuscrit chinois datant de 2 800 ans avant notre ère. Deux espèces de riz, l'une africaine, l'autre asiatique, ont engendré plusieurs milliers de variétés. C'est le riz d'Asie qui s'est répandu à travers le monde et a même fini par supplanter le riz africain. Alexandre le Grand aurait introduit le riz en Grèce quelque trois siècles avant notre ère et bien que connaissant l'usage alimentaire qu'on en faisait en Inde, les Héllènes se bornèrent à l'utiliser comme tisane. "La conquête musulmane du monde méditerranéen a été autrement plus efficace. Ce sont certainement les arabes qui ont introduit le riz en Egypte et sur le pourtour africain de l'océan Indien. Ce sont eux qui l'ont probablement porté à Madagascar puis au Maroc et en Espagne." (A.Angladette). Le voyageur anglais Th.Shaw signale des cultures rizières dans la Mitidja aux XVIIIe siècle. Plus tard la riziculture interessera grandement les colons, notament entre Relizane et Mostaganem oû furent créées les grandes rizières de l'Oranie, un consortium qui perdura jusque dans les années 1960. Le riz en tant qu'aliment n'est pas très présent sur la table algérienne. "Pourtant connu au Maghreb dès le Moyen-Âge il est ici souvent perçu, au contraire du blé, comme la céréale de la modernité. Consommé en moindre quantité que ce dernier, dans des occasions et des menus ordinaires et quotidiens, il ne figure jamais aux repas des grandes fêtes du cycle annuel." ( J.Bahloul). Qu'est ce qui fait bouder le riz ? Bien que les nutrionnistes et diététiciens ne tarissent pas d'éloges sur les bienfaits du riz, il semble que la céréale, qui nourrit plus de la moitié de l'humanité, soit encore mal connue des consommateurs algériens, qui ont des préjugés sur la digestibilité du riz. Il semble toutefois qu'un regain d'engouement pour la céréale soit de mise.