Alors qu'elle occupait un garage en location chez un entrepreneur, la famille Abdellaoui ne savait pas qu'elle allait vivre un calvaire après la maladie du chef de famille. Ce dernier, âgé de 47 ans, a été victime d'une semi-paralysie alors qu'il exerçait comme maçon, sans couverture sociale, chez un constructeur privé.Cette contrainte à l'arrêt du travail est synonyme de la perte du seul revenu de la famille composée de sept enfants et de leur mère. La situation était telle que la famille ne pouvait honorer le bail de location du garage qu'elle occupait, se trouvant contrainte de le quitter. Devant l'absence d'alternative, la famille Abdellaoui n'a trouvé mieux que de s'abriter sous un conteneur délaissé. Près de six mois sont passés, selon la mère, et rien n'a changé pour cette famille dont le domicile se résume à un espace couvert sans aération, ni commodités nécessaires, auquel s'attache une tente déchirée, avec absence de l'eau, du gaz et du réseau d'assainissement. Pis, la famille ne bénéficie même pas du filet social. Son enfant lycéen fait des travaux pénibles chez les commerçants de la cité voisine et sur les chantiers pour ramener quelques sous. Alors que le conteneur servant de logement a changé de couleur en raison de l'humidité, l'entourage extérieur du lieu dégage des odeurs nauséabondes et est jonché de toutes sortes d'ordures et immondices. Le lieu demeure aussi très prisé par les amateurs d'alcool, d'où le risque d'agression qu'encourt la famille en permanence.