À l'ère du“laisser-faire” La flambée des prix des produits de large consommation s'est poursuivie en ce début de mois de septembre, inversant la tendance à une accalmie dès la troisième semaine du Ramadhan. Le décor a changé. Le laisser-faire prédomine. On n'assiste plus à des opérations spectaculaires : notamment saisie de produits avariés ou insolites : de la viande d'âne commercialisée. On vit à l'ère du système de régulation Syrlapac qui n'est pas parvenu en dépit de gros efforts de stockage à baisser le prix de la pomme de terre. Un exemple significatif du désordre qui règne dans les circuits de distribution des fruits et légumes ainsi que de la viande en Algérie. Le sous-développement du pays se lit à l'état de ses marchés. Peu sont aux normes. Peu respectent les textes en matière d'organisation. Une immense évasion fiscale au vu et au su de tout le monde s'y opère, à travers les ventes sans factures et la loi de l'informel, sans que l'Etat s'en inquiète. L'analphabétisme commercial dans les transactions est d'usage. Il fixe la relation entre le commerçant et le consommateur, le premier dictant sa loi, le second subissant les conséquences de l'absence de l'Etat sur le terrain. La télévision, inondée de pubs, s'abstient, elle d'intervenir directement dans le débat ayant un lien direct avec le pouvoir d'achat des citoyens en sensibilisant suffisamment par exemple les téléspectateurs sur les comportements rationnels de consommation et sur les pratiques commerciales légales. Au fond, l'incapacité de l'Etat à maîtriser le commerce intérieur, particulièrement les circuits de distribution réduit à néant les efforts d'amélioration des revenus de la population. Dans cette préoccupation liée au pouvoir d'achat des citoyens, le gouvernement ne semble pas prompt à limiter les dégâts, en dépit de mesures de soutien important des prix des céréales et du lait. Faut-il une plus grande paupérisation des Algériens, synonyme de tensions sociales pour que nos gouvernants réagissent de manière plus efficace ?