Les fans de l'équipe nationale ont investi, dimanche tard dans la soirée, les rues de la ville de Sétif dès le coup de sifflet annonçant la fin du match qui a opposé les Verts à la Zambie, signifiant la victoire des porteurs des couleurs nationales. Des drapeaux ont été accrochés aux façades des immeubles, aux poteaux et même aux arbres. Les Sétifiens ne voyaient que vert, blanc et rouge, et ils ne parlaient que de l'équipe du coach Saâdane. Les voitures étaient décorées de fanions et banderoles aux couleurs nationales. Les klaxons ont retenti tout au long de la journée pour se taire pendant une heure et demie. À partir de vingt-deux heures, les rues de l'antique Sitifis étaient désertées. Les cafés qui ont installé des écrans géants étaient bondés de personnes qui, la peur au ventre, n'attendaient que le début du match ; il était très difficile, voire impossible de se procurer une chaise. Les imams ont fait de sorte à accomplir la prière des tarawih avant le rendez-vous des Verts. “Aujourd'hui, l'imam a terminé la prière avant l'heure prévue ; il savait que beaucoup de fidèles attendaient avec impatience le début du match. Nous avons joint l'utile à l'agréable”, nous dira un fidèle. Dans le cadre de l'animation de proximité, les structures de la jeunesse, à savoir les maisons de jeunes et l'office des établissements de jeunes, ont installé des écrans géants pour permettre aux jeunes adhérents de suivre le match en groupe. L'ambiance était bon enfant et on ne parlait que des prestations des joueurs, de leur présence sur le terrain et du résultat escompté. La confiance était totale. Cette soirée ramadhanesque pas comme les autres a été une occasion pour beaucoup de Sétifiens de rester à la maison. Dans une ambiance bon enfant, certaines familles se sont regroupées. “C'est la première fois depuis le début du mois sacré que je veille avec mon père, ma mère, mes frères et sœurs ; nous avons même reçu la visite d'autres membres de la famille. Les Verts nous ont réunis et nous ont offert cette victoire”, nous dira Salim, un fervent supporter de l'équipe nationale. Après le match, les fans qui ont investi les rues de la capitale des Hauts-Plateaux n'ont cessé de chanter les noms et prénoms des onze joueurs de l'équipe nationale, ainsi que le nom de Rabah Saâdane, entraîneur national. Des femmes poussaient des youyous, des klaxons et des cris fusaient de partout jusqu'à une heure tardive de la nuit, fêtant l'exploit de l'équipe nationale qui a permis aux Verts de faire un grand pas vers le Mondial et qui fait rappeler les résultats de l'équipe de 1982.