C'est un véritable coup dur qu'ont essuyé, il y a quelques jours, les filières spécialisées dans la planification et la préparation logistique des expéditions de candidats à l'immigration clandestine à partir des côtes d'Annaba et d'El-Tarf. L'arrestation du principal organisateur de ces “voyages” a, en effet, bouleversé la quiétude ramadhanesque de ces filières. Il s'agit d'un révolté des bidonvilles Bouhdid, dans la plaine ouest. Il a été arrêté avec ses quatre proches collaborateurs, ont indiqué des sources sécuritaires. La plainte déposée, plusieurs jours auparavant, par une dame à l'encontre de son propre fils pour vol de bijoux, a permis aux enquêteurs de remonter toute la filière. Ils sont arrivés à débusquer un marin pêcheur, considéré comme étant l'un des plus performants passeurs en activité à Annaba. Il connaît et maîtrise fort bien les nouvelles routes maritimes Annaba-Ile de la Sardaigne. D'ailleurs, il ne navigue que rarement avec le système GPS. Ce passeur aurait subtilisé plus de trente millions au fils de la plaignante, au titre du prix du “billet” vers la Sardaigne. Il a été placé sous mandat de dépôt au même titre que son convoyeur, dimanche dernier par le procureur de la République près le tribunal d'Annaba. Deux autres passeurs, ayant forcé la main en pleine mer à plusieurs immigrants clandestins pour se jeter à l'eau afin de sauver leur moteur Suzuki 40 chevaux et l'embarcation de fortune ont été arrêtés et écroués. Identifiés par les victimes, ces deux mis en cause sont poursuivis pour tentative d'homicide volontaire. Grâce à l'efficacité de ces vendeurs de rêves, des centaines de jeunes Annabis rongés par le chômage et la précarité de la vie ont réussi à rejoindre les côtes ritales. En attente d'être expulsés, nombre d'entre eux croupissent dans les quatre principaux centres de rétention italiens. Les conditions de vie des plus difficiles et inhumaines ont poussé plusieurs parmi eux à multiplier les tentatives de fuite. Il en est ainsi de ces quatre Algériens et trois Tunisiens qui ont réussi, il y a plus d'une semaine, à s'échapper du centre de rétention pour immigrer clandestinement de Gorizia, une ville à la frontière entre l'Italie et la Slovénie. Ils sont activement recherchés. Bien préparée, l'opération a été mise à exécution à l'aube dans la journée de jeudi. Les 7 pensionnaires du centre ont pu s'échapper. La tentative de deux autres Algériens qui voulaient eux aussi s'enfuir a été mise en échec par les services de sécurité. Le centre en question compte, selon les mêmes sources, 194 pensionnaires de différentes nationalités. Bon nombre d'entre eux sont des Algériens, des Tunisiens et des Subsahariens. Au mois d'août dernier, la structure a connu un violent mouvement de protestation lorsqu'une centaine d'immigrés clandestins sont montés sur la toiture pour y démolir les installations. Ils ont difficilement été maîtrisés par les services de l'ordre, ajoutent nos sources. Une trentaine parmi ces révoltés fut transférée vers le centre de Milan.