L'évènement “Palestine Live”, organisé conjointement par l'Office de Riadh El-Feth et ACM Event, a démarré avant-hier soir à la salle Ibn Zeydoun, avec la tenue d'un concert exceptionnel et magique du groupe palestinien Dal'ouna, ainsi qu'une projection d'un documentaire très émouvant. En effet, les quatre musiciens du groupe Dal'ouna ainsi que les deux chanteurs ont revisité, le temps d'un concert, leurs plus belles compositions et les standards de la chanson arabe engagée. Mais avant la prestation de Dal'ouna, l'assistance — très nombreuse, composée notamment de l'ambassadeur de Palestine en Algérie, Mohamed El Hourani, ainsi que d'un grand nombre de membres de la communauté palestinienne en Algérie — a eu droit à une projection du documentaire un Mur à Jérusalem, de Franck Salomé. Sorti en 2007 et produit par la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine et le Secours catholique Caritas France, le documentaire de 45 minutes dénonce l'abus de pouvoir représenté par un mur de sécurité séparant Jérusalem au détriment de la population palestinienne, qui manque des commodités les plus rudimentaires. Le documentaire montre comment Israël a enlevé toute dignité aux Palestiniens en leur ôtant le droit à la vie. En effet, le Palestinien n'est pas libre de circuler… pis encore, il n'a pas droit à la vie. Un Mur à Jérusalem montre des Palestiniens en quête de dignité, mais résignés et qui se contentent du peu, car ils n'ont rien jusqu'à présent. Le docu qui ressemble plus à un reportage s'articule autour de trois axes : l'économie, la santé et la vie sociale, à travers l'histoire d'un petit garçon atteint d'un cancer et qui doit franchir les barrières plusieurs fois par semaine pour avoir des soins ; celle du médecin palestinien qui travaille dans un hôpital en Israël et qui collectionne les autorisations pour faire son métier ; c'est aussi l'histoire d'un homme qui évolue dans un village coupé en deux, dont l'épouse et les enfants sont à 100 mètres de lui… mais de l'autre côté du mur. Un total mépris envers les Palestiniens à qui on a spolié la terre et enlevé le droit d'exister. Après cette séquence qui a réveillé la colère des présents et qui a été accompagnée par des applaudissements nourris, place à la musique pour adoucir les mœurs, avec la prestation du groupe Dal'ouna, à sa tête le leader et fondateur Ramzi Aburedwan. Composé de musiciens de différentes nationalités, le groupe compte un accordéoniste, un luthiste, un percussionniste et Ramzi Aburedwan qui joue au violon, au bouzouki oriental. C'est avec les morceaux Bahr et Sodfa que démarre le concert : deux instrumentaux composés par Ramzi Aburedwan qui d'ailleurs est le compositeur du groupe Dal'ouna. Le chanteur Ouday Al Khatib, âgé seulement de 17 ans — révélé grâce à l'association Al Kamandjati (créée par Ramzi Aburedwan) qui organise des ateliers d'initiation dans les camps de réfugiés — a ébloui l'assistance par sa voix, sa présence et sa maîtrise du moual qu'il a dispensé dès son entrée sur scène. Pour interpréter la chanson Ya ma mwé lel hawa, de Marcel Khalifé, Ouday Al Khatib a été accompagné par le chanteur d'origine algérienne, Tahar Kader. Les deux chanteurs interpréteront également la chanson du terroir palestinien Ya Bahdjat errouh. Après le morceau instrumental Bordeaux, Ramzi Aburedwan a délaissé son bouzouki pour le violon. Le son mélancolique du violon a transpercé la salle Ibn Zeydoun. Au sommet de sa mélancolie, il est vite rejoint par l'accordéon, et pour alléger les souffrances et remettre une touche d'espoir, le luth entre en jeu. La percussion intervient à la fin et porte le morceau, dans une grande harmonie. Le public a également apprécié une autre chanson de Marcel Khalifé, puis le titre Belladi askara min adbi lama, interprétée notamment par la diva Fayrouz, et à la fin, une chanson pour El-Qods. “Palestine Live” est un évènement placé sous le patronage de la ministre de la Culture et inscrit dans le cadre de la manifestation culturelle “El-Qods capitale éternelle de la culture arabe”. Cet évènement représente une action de solidarité utile et nécessaire. Notons qu'hier soir devait se tenir un concert du groupe Trio Khoury ainsi qu'une projection du documentaire Jérusalem, the East Side Story, de Mohamed Alatar. Pour revenir à la soirée d'avant-hier, l'assistance est passée de la colère suscitée par le documentaire à la quiétude et à la sérénité, grâce au concert magique de Dal'ouna, qui a transmis beaucoup d'ondes positives.