C'est une Palestine digne, debout, créative, réceptive à l'appel de la modernité et très imprégnée par les malheurs et les douleurs d'hier, que nous allons rencontrer ce soir et demain, le temps de concerts et de projections, en présence des artistes, à la salle Ibn Zeydoun, dans le cadre de l'événement “Palestine Live”. Dans le cadre de la manifestation culturelle “Al Qods capitale éternelle de la culture arabe 2009”, l'Office de Riadh El Feth (Oref) organise, ce soir et demain, à la salle Ibn Zeydoun, l'événement “Palestine Live”, placé sous l'égide du ministère de la Culture, qui s'annonce d'emblée intéressant et totalement inédit. Le concept de “Palestine Live” est très simple : ce sont deux concerts inédits avec les artistes du groupe Dal'Ouna et le Trio Khoury. Ces deux formations, de renommée internationale, sont largement représentatives de la culture palestinienne avec ses différents aspects, entre la tradition et la modernité, entre hier et aujourd'hui, entre sérénité et rébellion, entre lutte et résistance. Le groupe Dal'Ouna a été créé en 2000, à l'initiative du musicien et compositeur Ramzi Aburedwan. La première vie du groupe se situe entre 2000 et 2002 et, à cette époque-là, Dal'Ouna proposait une musique assez engagée, trempée dans la terre et le sang et plaidant la noble cause de la Palestine. De renommée internationale,avec trois albums à son actif, le groupe est internationalement connu et porte la voix de son peuple dans le monde entier, à travers une musique qui puise ses origines dans le folklore palestinien. Les senteurs de l'Orient seront certainement au rendez-vous, ce soir à Ibn Zeydoun. Cette même salle abritera, demain, un concert inédit avec le Trio Khoury qui est, en fait, un groupe composé par trois frères virtuoses : Elia Khoury, le plus âgé des trois et qui excelle au luth, Basil Khoury qui s'illustre au jeu sur le violon oriental, et le cadet, Benjamin, qui joue divinement au qanoun. Le Trio Khoury compte deux albums à son actif et plusieurs musiques de films. Cette formation revisite, à sa manière, et se réapproprie la musique classique, tout en puisant dans les sonorités indiennes, persanes, jazz et la musique traditionnelle bretonne. Outre ces concerts qui seront dispensés par des groupes largement représentatifs de la culture palestinienne en perpétuel mouvement, qui permettront certainement au public algérien de construire une nouvelle vision de la Palestine et d'installer cette culture dans la modernité et la création. L'événement “Palestine Live” propose également deux projections de deux documentaires inédits sur Jérusalem : Jérusalem, The East Side Story, de Mohammed Alatar et Un mur à Jérusalem, de Franck Salomé. Ce dernier docu est construit autour de témoignages de gens de Jérusalem. Loin de la guerre et du chaos, le film s'intéresse à Jérusalem et à ceux qui peuplent cette ville, d'un point de vue très moderne et très concret, puisque les questions à l'adresse des informateurs tournent autour de trois axes : la santé, l'économie et la vie de famille. Quant au deuxième film, de Mohammed Alatar, intitulé Jérusalem, The East Side Story, il est largement politisé. Ainsi, en donnant la parole à des responsables palestiniens et israéliens, mais aussi à des militants pour les droits de l'homme et des analyses, Mohammed Alatar s'intéresse à la politique israélienne d'expropriation, de privation et de confiscation de Jérusalem. Malgré ce fond politique très important, le film tend à montrer les habitants de Jérusalem dans leur vie quotidienne et leur dignité face à la confiscation et la spoliation de leur terre. Le véritable héros dans ce film, c'est la terre. Le réalisateur démontre l'importance de la ville et la paix plus que nécessaire de ce petit coin de terre, si meurtri et tellement blessé. Rendez-vous donc pris pour ce soir et demain, avec la Palestine qui dévoilera au public algérois ses mystères, ses richesses culturelles, et la motivation ainsi que le talent de ses jeunes artistes, largement imprégnés par la modernité. La Palestine qu'on va voir ne veut pas de notre pitié et encore moins de notre compassion, elle veut juste nous surprendre, nous éblouir et se dévoiler, et quoi de mieux que l'art pour fédérer tout cela ? Ce soir à partir de 21h30 à la salle Ibn Zeydoun : projection du documentaire, Un mur à Jérusalem et concert du groupe Dal'Ouna. Demain au même endroit et à la même heure : projection du documentaire, Jérusalem, The East Side Story et concert du Trio Khoury