Quatre années, jour pour jour, sont passées depuis la visite de Bouteflika à Djelfa. C'était en mars 1999. Il était l'hôte des Djelfaouis, alors qu'il était en campagne électorale. Depuis, et bien qu'attendue pendant quatre longues années, la visite du président de la République a dû être reportée pour des raisons que lui seul connaît.Si Djelfa a bénéficié de la réalisation d'importantes infrastructures dans plusieurs secteurs, elle n'a en revanche pas été du tout programmée dans le périple du Président, contrairement à d'autres wilayas où il a eu à se rendre plusieurs fois, telles que Laghouat où il a effectué trois visites. Les Djelfaouis reprochent donc au premier magistrat du pays de les avoir “oubliés”. Certains affichent, toutefois, une indulgence de sage. “Après tout, c'est le président de la République”, dira un intervenant lors d'une rencontre qui a regroupé les représentants de la société civile avec le wali de Djelfa, jeudi. Ce dernier a insisté sur la nécessité d'inciter à une grande mobilisation de la population pour un accueil “chaleureux” de Bouteflika, tout en assurant que cette visite sera fructueuse pour la wilaya. Le P/APW, quant à lui, est resté de marbre. Pas un seul mot prononcé, selon des indiscrétions. Même chose pour les autres élus du FLN. La situation est confuse. Selon d'autres indiscrétions, les quelques jeunes de l'UNJA, présents à la réunion, plaisantaient en déclarant : “Nous sommes avec Bouteflis !” Dans les rues de Djelfa, c'est l'indifférence totale. “Bouteflika viendra ou ne viendra pas, ça ne changera rien !”, nous dira un jeune étudiant. “Il (Bouteflika, ndlr) ne vient que quand il est en campagne électorale”, dira un autre. En tout état de cause, à Aïn Oussara, comme à Hassi Bahbah ou à Dar Chioukh, les rues ont été déjà repeintes, annonçant la visite du président de la République, une campagne électorale pour les uns et une visite de travail pour les autres. L. G.