Le Syndicat national algérien des pharmacies et officines (Snapo) qui parle “d'un grave précédent” révèle qu'aucune date sur la disponibilité du vaccin antigrippal, ni les quantités réceptionnées ou modalités de distribution, n'a été communiquée par le ministère de la Santé. Le vaccin contre la grippe saisonnière ne sera pas disponible, cette année, dans les pharmacies. L'information émane du Syndicat national algérien des pharmacies et officines (Snapo) qui dénonce cette décision prise en catimini par le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière. Enumérant les incidences négatives sur la santé de millions de citoyens, notamment les femmes enceintes, les asthmatiques, les personnes à faible immunité etc., le Snapo monte au créneau pour interpeller les autorités concernées “pour manque flagrant d'informations et de communication, ayant caractérisé cette décision, si décision officielle est effectivement prise dans ce sens, à savoir la non-commercialisation de ce vaccin au niveau des pharmacies”. Le Snapo, qui parle, par ailleurs, de “grave précédent”, estime que cette mesure traduirait “une franche négation du rôle, de la vocation et de la mission du pharmacien dans la “dispensation” de ce type de médicament et sa participation à une action de prévention de dimension nationale”. Il est vrai que pour le moment, aucune information officielle n'a été communiquée par le département de Saïd Barkat quant à la non-commercialisation du vaccin contre la grippe saisonnière, mais le Snapo a préféré se démarquer dès à présent pour prendre à témoin les pharmaciens, au même titre que l'opinion publique sur les fâcheuses retombées d'une telle décision. Le syndicat précisera, en ce sens, que les distributeurs habituels confirment “qu'ils ne disposent d'aucune information de la part de l'organisme qui détient le monopole et la distribution de ce vaccin aux différents grossistes”. Toutefois, le Snapo justifie sa réaction anticipée sur le fait que, cette année, la demande du vaccin contre la grippe saisonnière sera “forte” vu le risque de la propagation de la grippe A, dite “porcine”. Le Snapo dira, à ce propos, que “le risque pandémique de la grippe saisonnière est le même sinon pire que celui de la grippe dite “porcine””. Pis, ce syndicat s'interroge sur l'attitude des autorités sanitaires au moment où les pharmaciens allaient passer leurs commandes chez les grossistes. Sur ce point précis, le Snapo met l'index sur l'Institut Pasteur. “L'Institut Pasteur n'avait fourni aucun renseignement concernant la réception et la disponibilité du vaccin contre la grippe saisonnière. C'est du moins la réponse que tous nos fournisseurs s'accordent à nous donner”, lit-on dans le communiqué de ce syndicat. Mieux, et pour étayer ses arguments, le Snapo révèle qu'aucune date sur la disponibilité du vaccin, ni les quantités réceptionnées ni les modalités de distribution, encore moins sa mise à disposition au profit des citoyens, n'a été communiquée par le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière. Autrement dit, le citoyen devra faire une gymnastique pour se procurer ce vaccin qui pourrait ne pas être commercialisé au niveau des pharmacies, comme chaque année. Craignant un climat de psychose chez les populations, le Snapo avoue que les pharmaciens ne disposent d'aucune information afin d'apporter des réponses aux inquiétudes des citoyens désirant se faire vacciner. D'où l'énième interpellation de ce syndicat des pouvoirs publics à sortir de leur mutisme afin de rassurer les populations et les professionnels de la santé, surtout que les autorités du pays ont intégré le vaccin contre la grippe saisonnière dans la liste des médicaments remboursables.