Alger et Washington font montre d'une certaine convergence de vues à propos du développement de l'énergie nucléaire à des fins civiles. Dans ce sens, Susan F. Burk, représentante spéciale du président américain Barack Obama pour la non-prolifération nucléaire, a déclaré, hier à Alger, que les Etats-Unis d'Amérique appuient le programme de développement de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques mené par l'Algérie, avec laquelle ils entretiennent des relations "fructueuses" dans ce domaine. "Les Etats-Unis d'Amérique appuient tous les pays qui développent l'énergie nucléaire à des fins pacifiques, dont l'Algérie", a indiqué Mme Burk, lors d'une conférence de presse tenue à l'ambassade des Etats-Unis. Rappelant l'existence d'une convention de jumelage entre laboratoires d'expérimentation nucléaire algériens et américains, elle a relevé que l'histoire de la coopération entre les deux pays est "excellente". Mme Burk, en visite de trois jours en Algérie dans le cadre de la préparation d'une conférence prévue en mai prochain à New York sur le désarmement, a indiqué qu'elle est venue "discuter des différentes questions liées au Traité de non-prolifération (TNP) et travailler ensemble afin de le renforcer". La conférence d'examen du Traité, prévue tous les cinq ans, aura lieu en mai prochain au siège de l'ONU à New York. "L'Algérie joue un rôle de leader en matière de diplomatie multilatérale. C'est un partenaire très important avec qui nous espérons travailler en étroite collaboration pour faire progresser tous nos engagements dans le cadre du TNP", a-t-elle souligné, précisant que sa tournée en Afrique inclut l'Algérie et l'Afrique du Sud. Elle a également salué le rôle "efficace" joué par l'Algérie lors de la conférence sur le désarmement qui s'est tenue à Genève. "L'Algérie et les Etats-Unis partagent le même point de vue sur le renforcement du TNP. Nous sommes sur la même longueur d'onde", a déclaré Mme Burk qui a exprimé le souhait que tous les pays adhèrent au TNP, déjà signés par 189 pays. "Les Etats-Unis oeuvrent pour une adhésion mondiale au TNP", a-t-elle dit. Israël, considéré comme possédant l'arme nucléaire, n'en fait pas partie, pas plus que l'Inde et le Pakistan, qui sont dotés de l'arme atomique. La Corée du Nord a quitté le traité en 2003. Mme Burk a aussi demandé à tous les pays de ratifier le protocole additionnel du TNP, qui renforce les pouvoirs d'inspection de l'AIEA. Mme Burk a, par ailleurs, indiqué avoir rencontré, lors de son séjour, une délégation interministérielle composée de responsables du ministère des Affaires étrangères, du Commissariat national à l'Energie atomique et du ministère de l'Energie et des Mines. Qualifiant de "très fructueuses" les consultations avec la partie algérienne, elle a expliqué avoir exposé le programme et la vision des responsables américains en matière de désarmement et toutes les questions liées à l'utilisation de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques. Les entretiens ont porté aussi sur les dispositions du TNP ainsi que sur la promotion de l'accès de tous les Etats aux avantages qu'offrent l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire. Il faut dire que l'Algérie compte acquérir, en 2020, une première centrale nucléaire et entend en acheter une tous les cinq ans après cette date. Il faut dire également que l'Algérie a de tout temps réaffirmé son engagement pour l'utilisation pacifique et sûre de l'énergie nucléaire et l'importance cruciale de la coopération internationale pour toutes les applications de cette source d'énergie en appui aux efforts nationaux de développement et met en exergue le rôle unique de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) à cet égard. L'Algérie a, d'ailleurs, émis à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) son souhait de signer le protocole additionnel au Traité de non-prolifération des armes nucléaires qu'elle avait déjà signé auparavant. Les réserves prouvées de l'Algérie en uranium avoisinent les 29 000 tonnes. Il faut dire que l'Algérie cherche à connaître avec exactitude les capacités de ses gisements d'uranium et préparer leur exploitation en prévision du lancement d'un programme de construction de centrales nucléaires civiles pour la production d'électricité. L'objectif est de tirer le meilleur parti de ces ressources dans un contexte minier très strict sur un marché mondial dominé par un faible nombre de producteurs. Ce développement ne peut avoir lieu que sous forme de développement intégré de l'ensemble du secteur nucléaire et de ses applications de principe - le dessalement de l'eau de mer, l'industrie, l'agriculture, la médecine et, surtout, la génération électrique nucléaire.