Le sommet du G20 à Pittsburg a averti le bouillonnant président iranien qui a révélé l'existence d'un second site d'enrichissement d'uranium depuis la tribune de l'Onu : halte à ton programme, des explications sur le second complexe nucléaire, sinon des mesures plus draconiennes te tomberont sur la tête d'ici décembre. Israël se frotte les mains, considérant la mise en garde d'Obama, de Brown et de Sarkozy comme un feu vert à son plan d'attaque des installations nucléaires iraniennes. Il est même à se demander si Israël ne serait pas sur le point de lancer sa frappe ? Et ce n'est pas la fébrilité dans ses milieux militaires qui discréditera cette hypothèse, les références sur ses multiples invasions et agressions accréditant l'idée d'une attaque imminente. Israël avait bombardé un réacteur syrien en septembre 2007, juste au moment où il devait être opérationnel, comme a été réduit en cendres, en 1981, le complexe nucléaire Osirak de Saddam Hussein, construit avec la coopération de la France. La menace israélienne est dans l'air depuis l'arrivée au pouvoir de Netanyahu, qui a coïncidé avec la certitude de deux experts américains de l'Institut américain pour la science et la sécurité internationale (son président, David Albright, et son directeur adjoint Corey Hinderstein), que Téhéran obtiendrait vers fin 2009 la production en masse d'uranium hautement enrichi pouvant permettre la fabrication de la bombe atomique ! Plus intriguant aura été le voyage discret du Premier ministre israélien à Moscou : 10 heures de séjour, sans communiqué officiel ! Les supputations ont donc été bon train et l'hypothèse qui revenait le plus tenait dans la volonté de Netanyahu d'informer le président russe de ses intentions imminentes vis-à-vis de l'Iran, afin de ne pas subir de réaction militaire de la part de la deuxième puissance militaire mondiale qui coopère au programme nucléaire iranien. Le Kremlin lui a promis de ne pas vendre à l'Iran des missiles sol-air S-300. En outre, un récent accident au vol de F16 israéliens a eu lieu lors d'entraînement de ravitaillement en vol nécessaires pour aller et revenir d'Iran. Et puis, tous les officiels israéliens n'ont laissé jamais passer un jour sans évoquer “le danger” iranien. Si Israël n'est pas passé à l'acte jusqu'ici, c'est tout simplement parce qu'il n'avait pas l'autorisation pour placer les Etats-Unis ainsi que les autres membres du Conseil de sécurité dans une position embarrassante. Or, avec le coup de gueule d'Obama et les inquiétudes à l'Onu après les révélations d'Ahmadinejad sur un second complexe dédié à l'uranium enrichi, Israël peut estimer avoir enfin le feu vert pour son opération, qui ne sera alors qu'une simple incursion préventive afin de préserver la paix dans la région, voire dans le monde ! Reste la réaction du monde musulman : l'idée selon laquelle il se soulèverait contre Israël a perdu beaucoup de crédibilité, cela a été encore vérifié durant le massacre de Palestiniens à Gaza en début d'année. Les voisins d'Israël, les pays du Golfe et l'Egypte, soutiennent ouvertement l'Etat hébraïque contre Hamas et le Hezbollah au Liban. On peut même supputer que Ryad, le Caire, Koweït, Amman, Bagdad et, dans une moindre mesure, Bahreïn et ses voisins, comportant ensemble des minorités chiites remuantes, seraient assez contents. Et Netanyahu n'aura plus de difficulté pour faire admettre sa vision de l'Etat de Palestine qui sera imputé des terres occupées par 300 000 colons juifs, qui ne disposera pas d'armée, sa sécurité relevant toujours de son voisin. Un homeland, tel que l'avait imaginé et mis en œuvre l'Afrique du Sud raciste. Ceci étant, l'Iran a tiré hier des missiles de courte portée au cours d'exercices militaires qui apparaissent comme une démonstration de force dans un contexte de tension avec l'Occident après l'annonce par Téhéran de la construction d'un second site d'enrichissement d'uranium. L'Iran a tiré trois types de missiles de courte portée dimanche matin au début d'exercices militaires appelés "Grand prophète 4", a rapporté la télévision en langue anglaise Press-TV. Selon la chaîne, il s'agit de missiles Tondar, Fateh 110 et Zelzal.