Désormais, les autorités iraniennes ne pourront plus se dérober à la pression internationale, devenue de plus en plus forte à l'occasion du sommet du G20, suite aux révélations retentissantes sur l'existence d'un autre centre nucléaire non déclaré, que Téhéran reconnaît d'ailleurs en affirmant cependant qu'il était “parfaitement légal”. L'Iran est sommé de faire toute la lumière sur toutes ses activités nucléaires lors de la réunion des représentants des Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France, ainsi que ceux de l'Allemagne, de la Chine et de la Russie rencontreraient les délégués de l'Iran à Genève le 1er octobre prochain. Si les réponses de Téhéran ne satisfont pas ses interlocuteurs, elle ne pourra plus échapper à de nouvelles sanctions. Confortés par les révélations sur le nouveau site nucléaire iranien, dont le gouvernement de Mahmoud Ahmadinejad avait caché l'existence, les Occidentaux ont renforcé la pression sur l'Iran en adoptant un langage très ferme lors du sommet du G20 à Pittsburgh. Jetant de l'huile sur le feu, comme à son habitude lorsqu'il s'agit de l'Iran, le chef de la diplomatie israélienne, Avigdor Lieberman, a affirmé, hier à la radio publique, que “les révélations sur ce second site d'enrichissement nucléaire en Iran prouvent sans le moindre doute que ce pays veut s'équiper de l'arme atomique, et nous espérons qu'une réponse sans équivoque sera donnée le 1er octobre”. Selon les dirigeants des Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne, la République islamique construit depuis des années en secret une usine d'enrichissement d'uranium, technologie produisant le combustible pour les centrales civiles, mais pouvant aussi fournir la matière à l'arme nucléaire. Ils estiment que non seulement cette usine aurait dû être déclarée dès sa construction aux organismes internationaux, mais ses caractéristiques ne sont pas cohérentes avec une finalité civile, ont dit Américains, Britanniques et Français. Réagissant à cette levée de boucliers sans précédent, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad répliquera à New York devant l'assemblée générale de l'ONU que “ce site est parfaitement légal”. En fait, du côté de Téhéran, on estime qu'en décidant de lever le voile sur la construction d'une deuxième usine d'enrichissement d'uranium, l'Iran affirme sa volonté de transparence, mais aussi sa fermeté avant une réunion cruciale avec les grandes puissances le 1er octobre, c'est du moins l'avis des analystes iraniens. Ceci étant, c'est l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) qui a annoncé vendredi avoir été informée par l'Iran qu'il construisait un second centre d'enrichissement d'uranium, en plus de celui déjà existant de Natanz (Centre). L'avis des Occidentaux n'est guère partagé, selon le New York Times, qui affirme que même si Téhéran a été acculée suite à cette révélation car les renseignements américains avaient découvert cette usine, certains experts à Téhéran considèrent que par son geste, la République islamique d'Iran signale surtout une volonté de transparence de l'Iran, à moins d'une semaine de la réunion avec les Six (Etats-Unis, Chine, Allemagne, France, Grande-Bretagne et Russie). Il n'en demeure pas moins que les pays occidentaux attendent des Iraniens qu'ils accordent aux inspecteurs de l'AIEA l'accès au site suspect, qui se trouverait près de la ville religieuse de Qom, au sud de Téhéran, dissimulé dans un camp militaire. “Nous attendons de l'AIEA qu'elle enquête immédiatement sur ces informations inquiétantes”, a déclaré en ce sens le président Barack Obama. Merzak T./Agences