L'opération de déstockage de la pomme de terre, entamée lors de la dernière semaine du mois du Ramadhan, se poursuivra dans les jours à venir jusqu'à la satisfaction des besoins du marché, a indiqué un responsable du ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Grâce au système de régulation des produits de large consommation (Syrpalac 2), lancé l'année dernière, “la pomme de terre est disponible pour couvrir les besoins et le déstockage est en train de se faire progressivement pour satisfaire les besoins et stabiliser les prix”, a expliqué à l'APS le directeur de la régulation et du développement des productions agricoles, M. Assabah Ammar. “L'opération de déstockage devrait se poursuivre au cours de cette période de soudure (octobre jusqu'à la mi-novembre) afin d'équilibrer le marché, et ce, jusqu'à l'arrivée de la récolte de l'arrière saison, à partir de la deuxième quinzaine du mois de novembre”, a-t-il précisé. Cela signifie que les prix de la pomme de terre, qui ont connu une forte hausse ces deux dernières semaines, allant jusqu'à 70 DA/kg, vont se stabiliser, notamment avec l'arrivée sur le marché de la production tardive de la région de l'Est algérien, qui s'ajoute à la récolte de l'arrière saison, qualifiée déjà de “bonne” par le ministère de l'Agriculture. Il est à relever que plusieurs wilayas ont déjà commencé à déstocker des quantités de ce produit, à l'instar d'Aïn Defla et de Djelfa qui ont déstocké chacune plus de 27 000 tonnes. La hausse des prix de la pomme de terre, enregistrée depuis la dernière semaine du mois sacré, est due principalement, selon M. Assabah, “à la perturbation dans la distribution due à un week-end prolongé par la fête de l'Aïd et au manque d'organisation dans le circuit de commercialisation”. Cette hausse des prix s'explique également par la spéculation dans le circuit de la commercialisation où son prix augmente de 60% par les différentes marges, selon les producteurs. À ce propos, ils plaident pour un rapprochement de tous les acteurs qui activent dans le domaine, du producteur jusqu'au détaillant, “pour travailler dans une organisation afin de protéger les intérêts de toutes les parties”. Il est à rappeler que le Syrpalac a fait l'objet de “réajustement” dans sa conception et dans son fonctionnement par le ministère, et ce, sur la base de l'expérience et les enseignements tirés lors de sa première mise en œuvre durant la saison 2008. Ce dispositif vise entre autres à assurer les meilleures conditions de la mise en œuvre de l'opération de stockage et de déstockage de ce produit stratégique et la réalisation des deux objectifs majeurs, à savoir, la préservation des revenus des agriculteurs et la stabilité des prix à la consommation sur les marchés, particulièrement en période de soudure. La nouvelle édition de Syrpalac s'articule autour de deux principaux acteurs qui sont d'une part la société de gestion des participations/production animale (SGP/PRODA) et d'autre part l'administration agricole centrale et locale. Ces deux parties sont chargées d'assurer le pilotage de ce dispositif, d'élargir le réseau de stockage par l'intégration de tous les opérateurs stockeurs se conformant aux conditions fixées par la SPG/PRODA, et d'assurer le paiement des agriculteurs à la livraison du produit. Il permet aussi d'assurer le contrôle et le suivi notamment sur l'origine et la provenance des produits stockés et également la destination du produit lors du déstockage.