Le marché du médicament, la révision de la loi sanitaire dans sa globalité, les marges bénéficiaires des pharmaciens et les missions des différents opérateurs sont autant de préoccupations que le Snapo (Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine), compte soulever lors de la rencontre qui aura lieu, dans les prochains jours, avec le ministre du secteur. Après le lancement de la carte Chifa, l'on parle aujourd'hui de l'élargissement du tiers payant aux autres catégories sociales, même celles dites actives. Alors qu'au départ il était réservé uniquement aux retraités, aux invalides et aux malades chroniques, cet élargissement touchera cinq wilayas-pilotes que sont Annaba, Tizi Ouzou, Tlemcen, Oum El-Bouaghi et Médéa. Pour M. Messaoud Belambri, président du Snapo, “cette opération d'élargissement nécessitant une étroite collaboration avec les pharmaciens et la Cnas va constituer plus de charges pour les officines, le travail administratif va augmenter de même que la quantité de médicaments délivrés gratuitement. La dette des pharmacies va augmenter d'une manière considérable et risque de mettre l'officine à genoux d'où la nécessité de mesures d'accompagnement adéquates, en premier lieu celle d'écourter les délais de paiement puis la dé-domiciliation au niveau wilaya, concernant les assurés actifs, pour éviter le détournement du flux habituel en matière de fourniture du médicament et du remboursement”. Plus loin, M. Belambri a abordé le système actuel des marges qui oblige les opérateurs à travailler avec le médicament le plus cher, du moment que c'est la même marge : près de 20% à tous les médicaments. “Ce que nous avons proposé et continuons à proposer c'est de lister les produits, une vingtaine, dans un arrêté interministériel et de leur accorder des marges spécifiques, c'est un problème que nous devons dépasser.” Et d'ajouter : “Dans la mouture du dossier qui a été présenté au gouvernement en mai 2008, il n'y avait pas de mesures spécifiques pour le médicament générique ou même de production nationale alors que dans tous les pays du monde, on les adopte.” Le président du Snapo a révélé par ailleurs que le dossier de la révision de la loi sanitaire a été ouvert et que sur instructions du président de la République après les auditions du mois du Ramadhan, les partenaires sociaux seront associés.Ce sera une occasion de revoir d'une manière profonde le marché du médicament et la réforme du code de déontologie. Parmi les préoccupations du syndicat figure la réorganisation de la garde au niveau des officines suite au changement de week-end. Le syndicat attend, concernant le droit d'effectuer des analyses médicales, un arrêté qui clarifie les conditions pour faire ces analyses en officine. Il y a aussi le problème de la sous-traitance où beaucoup de choses sont à éclaircir comme les obligations ou la tarification. Le président du Snapo a soulevé également la question de la location de diplômes pour l'ouverture de nouvelles officines. En matière de prérogatives, il semble qu'entre le syndicat et le Conseil de l'ordre, l'entente n'est toujours pas évidente.