Comprendre la genèse, l'évolution et la portée de la crise financière internationale, évaluer les conséquences de la crise financière internationale sur les économies réelles, notamment euromaghrébines, commenter les mesures et politiques préconisées pour endiguer la crise et en prévenir d'autres, et enfin contribuer à la réflexion sur les voies et moyens de surmonter la crise financière, tels sont les principaux objectifs que se sont fixés les responsables et participants au colloque international qu'organise depuis hier, au campus d'Aboudaou, la Faculté des sciences économiques, de gestion et commerciales de l'université Abderrahmane- Mira de Béjaïa, en partenariat avec le Centre d'études du développement international et des mouvements économiques et sociaux (Cedimes) de Paris (France) et l'Agence nationale pour le développement de la recherche universitaire (Andru) d'Alger. De nombreux professeurs émérites, des experts et autres chercheurs en la matière, issus des universités algériennes et étrangères, ont tenu à assister à cette importante manifestation scientifique portant sur le thème “Crise financière internationale, ralentissement économique mondial et effets sur les économies euromaghrébines”. Une panoplie de conférenciers de haut niveau, dont des économistes de renom, se sont en effet, succédé au micro pour tenter de décortiquer la genèse de la crise financière mondiale, avant d'ouvrir le débat sur les différentes questions liées à ce sujet aussi crucial que méconnu. Ainsi, le professeur François Morin de l'université de Toulouse abordera le thème “La crise financière, une crise de la globalisation et de la libéralisation des marchés”, affirmant d'emblée que “la crise actuelle entre dans une phase, celle où la crise économique et financière toucherait à sa fin, mais où subsisterait la crise sociale avec le développement du chômage et des licenciements”. Avant d'ajouter que “malgré les réponses apportées aux déséquilibres majeurs de notre planète depuis un peu plus de deux ans, il est tout aussi patent que la refondation du capitalisme n'a pas eu lieu”. Pour sa part, le Dr Mustapha Mekidèche, vice-président du Conseil national économique et social (Cnes), développera le thème “Algérie 2009 : entre effets et mesures face à la crise. Une croissance durable est-elle encore possible ?”. Après avoir expliqué les différentes étapes de la crise financière internationale, en rappelant les prémices et les menaces préexistantes de cette dernière, le conférencier estimera que “notre problème, en Algérie, réside dans notre incapacité à transformer nos accumulations, c'est-à-dire nos capitaux, en richesses”. Selon le représentant du Cnes, en termes de Pib, l'Algérie est classée 2e en Afrique (après l'Afrique du Sud) et 2e aussi dans le monde arabe (derrière l'Arabie Saoudite). “L'Algérie doit passer de l'économie de la rente à l'économie productive”, soutiendra le Dr Abderrahmane Mebtoul de l'université d'Oran. La problématique est de savoir, selon les organisateurs de cet événement, “si ces mesures annoncées et celles déjà prises suffiront à endiguer la crise financière internationale et éviter qu'elle ne se transforme en récession économique mondiale grave. Le problème est aussi d'évaluer toutes les conséquences de cette crise financière internationale sur les économies réelles”. En substance, après avoir présenté la genèse et l'évolution de la crise financière internationale et apprécié les traitements préconisés par la communauté internationale pour la surmonter et prévenir une récession économique mondiale grave, la réflexion devrait aussi porter sur l'analyse des conséquences possibles, en termes d'effets macroéconomiques et sectoriels, sur les économies euromaghrébines, souligne-t-on.