Bien que Tizi Gheniff soit érigée en daïra depuis plus de 18 ans, la couverture sanitaire dans cette région relevant de la wilaya de Tizi Ouzou, est en deçà de la moyenne nationale. Même si au moins deux walis en visite dans cette vaste contrée ont promis aux autorités de la doter d'un mini-hôpital, ce ne fut qu'une policlinique qui leur a été inscrite et dont les travaux tirent à leur fin. Tizi Gheniff avec ses 40 000 habitants dépend toujours de Draâ El-Mizan, notamment en ce qui concerne les consultations spécialisées, les hospitalisations ou en encore les accouchements. La commune de M'kira dans cette région est la moins dotée en matière de structures sanitaires. On peut évoquer la maternité rurale réalisée au milieu des années 1980 qui n'a aujourd'hui ni gynécologue ni matériel, excepté une sage-femme. Ainsi, les parturientes doivent être évacuées jusqu'à l'EPH Krim-Belkacem de Boghni ou encore jusqu'à l'hôpital de Bordj Menaïel (Boumerdès) pour celles qui habitent dans les villages limitrophes de cette wilaya, moyennant des frais supplémentaires en plus des risques encourus durant leur évacuation. “Nous avons maintes fois sollicité les hautes autorités dont le ministre de la Santé, mais aucune réponse”, nous a confié un ex-élu. S'agissant de la santé de proximité, les unités de soins réalisées dans les villages de la commune ne sont pas logées à la bonne enseigne quand on sait que seuls les petits soins qui sont administrés aux patients, en plus du passage du médecin. Les citoyens du village d'Imlikchen demandent l'inscription d'une unité de soins car ils estiment qu'ils souffrent des déplacements jusqu'au chef-lieu Tighilt Bougueni ou même jusqu'à Tizi Gheniff tout juste pour un vaccin ou une injection. “Notre village est l'un des plus importants de la commune, mais on ne voit rien venir. Pourtant, nous n'avons pas cessé de demander cette structure sanitaire”, nous a dit l'un de ces citoyens ayant déjà déposé des demandes au niveau de toutes les administrations concernées. Ceci dit, beaucoup reste à faire dans cette contrée, qui a enfanté l'un des héros de la Révolution, en la personne du colonel Ali Mellah dit Si Chérif.