L'accident s'est soldé par la mort de deux ouvriers, des frères originaires de l'intérieur du pays. L'éboulement survenu à Raïs-Hamidou, mardi passé, qui avait engendré la mort de deux ouvriers, a suscité dès le lendemain une polémique entre l'APC et les responsables de la coopérative Sarah, qui se rejettent mutuellement la responsabilité de l'accident. Les responsables de la coopérative immobilière Sarah assurent qu'“ils ont envoyé plusieurs lettres au président de l'APC de Raïs-Hamidou pour le prévenir du danger de la situation et de la nécessité de construire des murs de soutènement”. “Il faut préciser que les chantiers sont officiellement à l'arrêt depuis 2005, pour refus de la part de l'APC de renouveler le permis de construire”, souligne Mohamed Zennoun, président de la coopérative. Il ajoute que “le refus est dû, selon l'APC, au problème de non-conformité et d'empiètement sur les propriétés de l'Etat. Ce que nous avons réglé”, précise-t-il. Ce dernier affirme que son entreprise a engagé un bureau d'études pour faire un état des lieux, tout en soulevant le problème de risque d'éboulement ou glissement de terrain en insistant sur l'urgence à prendre des mesures pour conforter les constructions. Connaissant les risques encourus, les responsables de la coopérative font appel à l'entreprise Cobalte pour effectuer d'urgence des travaux de ponceau de monolithe et la construction d'un mur de soutènement. M. Zennoun avance que devant l'entêtement des autorités locales, et le sérieux danger qu'encourent les habitants, surtout après qu'un premier éboulement s'est produit trois jours avant la catastrophe, son entreprise s'est trouvée obligée de faire des travaux pour éviter un éventuel accident. Pour sa part, le président de l'APC de Raïs-Hamidou, Zaioua Boudjemaâ, accuse : “Ce sont des criminels. Comment peuvent-ils embaucher des enfants qui ne connaissent ni le métier ni le sens du danger ?” M. Zaioua a soutenu qu'“à plusieurs reprises, son département a mis en garde les responsables de la coopérative contre le danger que représente leur projet. Voyant que le chantier n'est pas arrêté, nous avons saisi la justice au mois d'août dernier pour trancher la question”. Le président de l'APC a justifié son refus de renouveler le permis de construire par la non-conformité des constructions. Il ajoute : “J'ai des preuves irréfutables qui montrent que l'APC a interpellé à maintes reprises la coopérative pour se mettre en conformité et en règle.” Pour sa part, l'architecte du cabinet du P/APC explique que “si la coopérative a réglé la question de l'empiètement, les responsables auraient demandé à être régularisés et auraient présenté un acte de propriété ; chose qu'ils n'ont pas faite.” La catastrophe a eu lieu mardi matin, suite à des travaux de pause de polyane pour éviter, en cas de fortes pluies, que l'eau ne s'infiltre et cause des éboulements. Les deux victimes – des frères, l'un âgé de 23 ans et l'autre de 18 ans – ont été enterrées vivantes sous 93 m3 de terre et le troisième a été sauvé grâce à l'intervention rapide de l'un des voisins qui est sapeur-pompier.