Sauf surprise de dernière minute, le FFS ne prendra pas part aux élections sénatoriales prévues en décembre prochain en raison du discrédit qui frappe, selon le premier secrétaire national Karim Tabbou, les deux Chambres parlementaires. Les élections sénatoriales prévues au mois de décembre prochain, au cœur des convoitises au sein des partis de l'alliance présidentielle actuellement, ne semblent pas emballer le plus vieux parti d'opposition, le Front des forces socialistes (FFS). Tout porte à croire que le parti cher à Hocine Aït Ahmed, comme par le passé, se dirige vers le boycott de ce rendez-vous électoral qui, du reste, ne focalise pas l'attention du citoyen lambda, rivé plutôt sur les exploits de l'équipe nationale de football. Lors d'un point de presse animé hier au siège du parti à Alger, en marge de la rencontre nationale des maires, le premier secrétaire national a laissé entendre, même si la décision revient en dernier ressort aux instances du parti, comme il a tenu à le préciser lui-même, que le FFS ne participera pas à cette élection. “Le Sénat et le Parlement sont devenus des lieux de rencontre d'affairistes. Ils n'ont aucun impact sur la situation des citoyens. Pour nous, c'est un non-événement car cela concerne des institutions clientélistes du pouvoir”, affirme Karim Tabbou. “Bien sûr, il y aura débat sur la question, mais le parti est tenu par l'impératif de crédibilité”, précise-t-il. Mais il n'y a pas que les sénatoriales qui figurent à l'agenda de la rencontre des élus. Il y a aussi le code communal et de wilaya. Véritable serpent de mer, ce code élaboré par les autorités, qui dort dans les tiroirs du ministère de l'Intérieur, et dont on dit qu'il sera programmé dans un proche avenir, devait également être au centre des débat des élus. Le FFS, qui s'est procuré “les bonnes feuilles” de la nouvelle mouture, soutient que “c'est une nouvelle constitution locale clandestine”. “C'est une reprise intégrale des prérogatives de la représentation populaire par l'administration. Après avoir fermé le jeu politique par la révision de la Constitution, on veut étouffer l'exercice politique au niveau local”, affirme Tabbou non sans rappeler que les élus, les partis, les associations et autres élites locales n'ont pas été consultés, comme cela se fait sous d'autres latitudes, pour l'élaboration du nouveau texte. Selon lui, dans le nouveau code des prérogatives sont même données au secrétaire général de la commune, une attribution qui verra la consécration de la mainmise de l'administration, outre d'autres dispositions qui ligotent les élus. Une administration coupable aussi, à ses yeux, de “traitement différencié” puisque dans certaines communes, les élus sont malmenés. Mais que fera le parti une fois le nouveau texte promulgué et adopté par l'Exécutif et les deux Chambres parlementaires, comme il est loisible de le prévoir ? “On fera des propositions pour tenir à témoin l'opinion (…) Nous, on plaide pour l'autonomie financière de la commune”. Pour le FFS, qui “mène un combat politique contre un pouvoir qui nous livre un combat mafieux”, soutient Tabbou, les autorités sont en train de multiplier les facteurs d'une grande explosion sociale. “Le pouvoir mène des politiques d'indigénat contre les Algériens”. À noter qu'un comité d'orientation sera institué à l'issue de la réunion d'hier ; cette instance se chargera d'orienter les élus dans certaines décisions. Par ailleurs, l'érection d'une stèle à la mémoire des martyrs de 1963 est prévue le 1er novembre prochain au siège du parti à Alger.