Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Les producteurs demandent davantage de concertation Médicament : face aux mesures “unilatérales” arrêtées par la Direction de la pharmacie Du Ministère
Les effets de l'interdiction d'importation des produits fabriqués localement ne sont pas encore ressentis. À l'unanimité, fabricants et importateurs de médicaments exigent davantage de transparence de la part des responsables de tutelle. C'est, en tout cas, l'un des principaux points revendiqués au cours de la réunion du comité de concertation qui a regroupé mercredi dernier les différents intervenants dans le secteur et le ministère de la santé. L'allusion est clairement faite à la direction de la pharmacie à qui ils reprochent de prendre des décisions de manière unilatérale. Cette rencontre, troisième du genre, présidée par le secrétariat général du ministère, a été l'occasion pour établir un constat sur la situation du médicament en Algérie suite aux récentes mesures prises par le Premier ministre ayant trait notamment à l'interdiction d'importer les produits pharmaceutiques fabriqués localement. Ainsi, l'évaluation fait ressortir que les conséquences de l'application de ces mesures ne sont pas encore ressenties par les producteurs locaux. La raison essentielle évoquée, selon une source sûre : les stocks accumulés de l'importation restent encore importants. Les effets de ces mesures commenceront à être palpables, selon ce qui s'était dit lors de cette réunion, à compter du mois de septembre prochain. Les membres de ce comité demandent une disponibilité de statistiques fiables dans les divers créneaux liés au médicament. Le renforcement des structures et du personnel de la direction de la pharmacie afin de faire face aux demandes d'enregistrement des produits locaux résume l'autre revendication des participants. Il n'est pas logique, argue la même source, que le personnel du laboratoire de contrôle des produits pharmaceutiques soit multiplié alors que celui de cette direction est resté tel quel depuis plusieurs années. Sur un autre registre, il est demandé à la tutelle une actualisation des textes réglementaires surtout pour les cahiers des charges. Si le marché voire l'industrie pharmaceutique ont enregistré une certaine évolution les lois, en revanche, n'ont pas suivi. Dans le cadre de l'exercice de leurs activités, les opérateurs suggèrent le report des prescriptions des médicaments. En termes plus clairs, ils souhaitent que les laboratoires évitent de demander aux médecins de prescrire des médicaments de substitution à ceux interdits à l'importation. Car ces substituts demeurent encore importés. Et par conséquent, les produits locaux perdent toujours leurs parts de marché, censées être récupérées après l'interdiction. Ce qui n'est pas le cas, du moins, pour le moment. La mesure d'interdiction d'importation n'a toujours pas apporté les résultats escomptés. L'importation des médicaments durant le premier trimestre 2009 a connu paradoxalement, rappelle-t-on, une hausse de plus de 16% par rapport à la même période de l'année 2008. Ce qui va à contresens des objectifs tracés à travers cette disposition, décidée par le gouvernement en novembre dernier. La direction de la pharmacie, faut-il le rappeler, a adressé à l'ensemble des opérateurs une note datée du 25 mars 2009 dans laquelle elle mentionne trois critères d'interdiction à l'importation de produits fabriqués localement. De prime abord, certains opérateurs dénonçaient d'ailleurs le fait que cette missive soit envoyée aux opérateurs pharmaceutiques plus de deux mois après que l'arrêté portant liste des médicaments interdits à l'importation soit publié à savoir le 30 décembre 2008. “Cette note s'inscrit en faux par rapport à une décision prise par les plus hautes instances du pays”, déplorait un observateur très au fait de ce dossier. Le premier critère, tel qu'écrit dans cette note indique : “plus de deux ou trois fabricants locaux satisfaisant le marché, le produit concerné est interdit à l'importation”. À noter que la prochaine réunion du comité est prévue en principe pour le mois de septembre de l'année en cours. B. K.