La disparition prématurée de notre confrère Chawki Madani est à l'origine du rassemblement, avant-hier à la maison de la presse Tahar-Djaout. Un rendez-vous organisé en solidarité avec les journalistes décédés, notamment ceux qui sont morts à la suite du stress et des pressions diverses. Chawki est décédé le 14 octobre dernier à l'âge de 52 ans, à la suite d'un malaise. Ironie du sort, il s'est éteint en quittant sa chambre d'hôtel à El-Manar (Sidi-Fredj), un établissement classé initialement site sécuritaire pour les journalistes, puis devenu un dortoir pour ces “sans-abri”, avant même d'arriver à l'hôpital de Zéralda. Ce brillant journaliste, enfant de Médéa, est mort jeune, entouré de quelques amis, mais loin de sa famille. La chambre exiguë qu'occupait Chawki ne pouvait, au fil des longues années, l'abriter avec sa femme et leurs deux enfants, Nazih, 19 ans, et Rym, 14 ans. Son épouse et les enfants ont, en effet, été obligés de retourner à Médéa, en espérant pouvoir vivre un jour sous le toit d'un logement qui ne voulait pas venir. C'était d'ailleurs un des problèmes qui lui tenait à cœur et qui le rendait malade. L'histoire retiendra que Chawki, qui avait côtoyé des ministres, des députés, des maires et bien d'autres responsables, est parti sans même avoir laissé de logement à sa famille. La disparition de Chawki, dans des conditions jugées déplorables par tous, a rappelé à la corporation combien il est dur aujourd'hui, pour bon nombre de nos consœurs et confrères, d'exercer un métier à risque, alors que leurs conditions de vie et de travail les soumettent sans cesse au surmenage, à l'angoisse et à des pressions. Des situations qui ne sauraient durer encore. À présent, repose en paix Chawki. H. A.