Décidément, les alliés d'Israël sont nombreux et parfois méconnus, si l'on en juge par la position de la Russie qui a assuré les responsables israéliens qu'elle s'opposera à l'examen du rapport Goldstone au Conseil de sécurité. Si l'on se fie aux révélations d'un haut responsable israélien, Moscou a assuré Tel-Aviv qu'elle s'opposerait à l'examen du rapport Goldstone au Conseil de sécurité de l'ONU. Voilà une position qui va à contre-sens des rapports de la Russie avec les Palestiniens et le monde arabe, lesquels sont généralement marqués par un soutien de Moscou aux initiatives arabes pour le règlement de ce conflit. En effet, alors que les observateurs s'attendaient à un veto des Etats-Unis pour empêcher l'examen par le Conseil de sécurité de l'ONU du rapport Goldstone, qui met à nu les crimes de guerre et contre l'humanité pendant la dernière guerre contre Gaza, Moscou s'aligne sur les positions israéliennes et s'oppose au traitement du rapport Goldstone par l'organe exécutif des Nations unies. La source israélienne révèle que l'ambassadeur de Russie en Israël, Peter Stegnï, a transmis, à la fin de la semaine dernière au ministère israélien des Affaires étrangères, un message écrit du chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, qui rassure Tel-Aviv sur la question. Le diplomate israélien annonce que "le message de M. Lavrov affirme que Moscou n'a pas l'intention de soutenir l'examen du rapport Goldstone par le Conseil de sécurité". Pourtant, Moscou avait voté en faveur de l'adoption par le conseil onusien des droits de l'homme du rapport Goldstone, approuvé par 25 voix contre 6 et 11 abstentions. Selon le quotidien israélien Haaretz, le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, partisan d'un renforcement du "dialogue stratégique" avec Moscou, avait ressenti le vote russe "comme une gifle personnelle". Lieberman, originaire de l'ex-URSS, a parlé pas moins de dix fois avec son homologue russe pour tenter de le convaincre de ne pas voter la résolution à Genève. De son côté, le quotidien anglophone Jérusalem Post affirme qu'aux yeux d'Israël, le vote de la Russie pourrait remettre en cause la tenue d'une conférence globale sur le Proche-Orient que Moscou tente d'organiser depuis deux ans. D'ailleurs, le vice-ministre israélien des Affaires étrangères, Danny Ayalon, cité par ce journal, indique que le vote russe "n'aide pas à la promotion" d'une telle conférence. Il faut dire que la Russie n'aura pas perdu beaucoup de temps pour se racheter auprès de l'Etat hébreux avec cette décision de s'opposer à l'examen du rapport Goldstone par le Conseil de sécurité. Elle ne pouvait rendre de meilleur service aux Israéliens, qui n'auront plus à se soucier d'une éventuelle ouverture d'une procédure devant la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye contre des dirigeants politiques et des hauts gradés israéliens. Commandité par l'ONU et présenté par le juge sud-africain Richard Goldstone, ce rapport controversé accuse notamment Israël et des groupes armés palestiniens de "crimes de guerre", commis pendant les 22 jours de l'offensive militaire israélienne lancée à la fin décembre 2008 pour mettre fin aux tirs de roquettes palestiniennes vers Israël. Au cours de cette campagne militaire, plus de 1 400 Palestiniens ont été tués, selon des sources médicales à Gaza, ainsi que 13 Israéliens.