Une vingtaine de spécialistes se penchera, l'espace de deux jours, pour éplucher l'œuvre de cet éminent érudit soufiste qui a marqué son temps. Un colloque sur l'éminent savant soufi, Yahia al Aydli, sera organisé, à Béjaïa, les 19 et 20 mai prochain, par l'association du groupe d'études sur l'histoire des mathématiques à Bougie médiéval (Gehimab) de l'université de Béjaïa. Une vingtaine de spécialistes, nationales et internationales, se penchera, l'espace de deux jours, pour éplucher l'œuvre de cet éminent érudit soufiste qui a marqué son temps. Les préparatifs de ce colloque ont fait, avant-hier, l'objet d'une réunion du comité d'organisation à l'université de Béjaïa. L'objectif principal assigné par Gehimab à cette rencontre, à la fois culturelle et scientifique, est “d'identifier et de faire connaître l'action et la contribution de Yahia al Aydli, de localiser et de répertorier les manuscrits disponibles de ses œuvres” à travers des thèmes dégagés. Il s'agit, entre autres, de : “Le milieu social, politique et économique à Béjaïa et à Tamokra à l'époque de Yahia al Aydli, sa vie et son œuvre, son rôle éducatif et pédagogique, ses maîtres et ses élèves, ses rapports avec d'autres érudits, son ouvrage principal al wadhifa, sa rihla avec l'Hocine al Wartilani, la zaouïa de Tamokra avec son passé et présent, etc.” Tel que présenté par l'association Gehimab, c'est au début du XVe siècle que la ville de Béjaïa a eu le privilège d'accueillir ce célèbre savant musulman soufiste qui avait été l'élève de l'un des plus grands faqih de son temps d'al malikiya, en l'occurrence Ahmed B. Ibrahim al Bija'i. Ayant présenté l'invasion espagnole, Yahia al Aydli prépara le “repli” des ulémas béjaouis vers la province. Son œuvre majeur Al Wadhifa, très commentée à juste titre par de nombreux ulémas musulmans, notamment les cheikhs l'Hocine al Wartilani et Al Kharroubi al Trabelsi. Il était le fondateur de l'une des toutes premières zaouïas à Tamokra (Seddouk), en Kabylie. Son œuvre Al Wadhifa, qui était enseignée jusqu'aux années 1930 à Sidi Soufi de Béjaïa, est toujours un élément de référence à la zaouïa de Tamokra. En somme, le chanteur Idir Akfadou l'a si bien chanté dans son album Sidi Wedris en disant dans un couplet : “Sidi Yahia al Aydli fellak ad-naadi.” L. OUBIRA