L'Algérie doit-elle rester à la marge de la mondialisation ? Sinon a-t-elle des atouts pour l'intégrer ou seulement des contraintes pour la subir ? C'est, en filigrane, la question qui a inspiré la tenue d'un colloque international, hier et aujourd'hui, à l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou sous le thème “L'économie algérienne dans la mondialisation : atouts et contraintes”. Lors de ce colloque qui a réuni des universitaires des quatre coins du territoire national et aussi des universités françaises, la question de la possibilité ou non de l'intégration de l'Algérie dans l'espace économique international ou, en d'autre termes, rejoindre le train de la mondialisation, a été décortiquée dans ses multiples facettes et de façon particulière en ce qui concerne les atouts dont dispose l'Algérie et les contraintes qui se dressent devant son économie. Après un bref rappel sur la genèse de la mondialisation, les participants au colloque, qui sont des économistes pour la plupart, sont entrés dans le vif du sujet en dressant des constats et des diagnostics sans complaisance et en exprimant des avis aussi réalistes qu'objectifs sur les capacités de l'Algérie à faire face, sinon à s'inscrire dans l'ordre économique mondial nouveau dont le moteur n'est autre que la mondialisation qui tend, selon les participants au colloque, à effacer les identités économiques nationales. “L'économie algérienne, semi-émergente, a des atouts à faire valoir et des contraintes à surmonter si elle veut tirer plus d'avantages que d'inconvénients de sa transition vers la libéralisation économique et financière totale telle qu'elle est mise en œuvre par l'OMC, le FMI, la Banque mondiale et les multiples accords de libre-échange existant à travers le monde”, est-il mentionné déjà dans l'introduction présentée par le comité scientifique du colloque qui estime que toute la problématique consiste à dessiner un schéma d'adaptation ou d'articulation de l'économie nationale à l'économie mondiale, tout en tenant compte des contraintes internes et externes d'une part, et d'autre part, en valorisant au mieux les atouts, c'est-à-dire les avantages comparatifs et en saisissant toutes les opportunités offertes par les marchés régionaux et internationaux ou globaux. Rompant avec un cadre proprement théorique, le professeur Mohammed Dahmani de l'université de Tizi Ouzou explique que l'Algérie dispose, certes, d'atouts déjà d'ordre géographique et géostratégique, mais souffre d'un énorme déficit en matière d'avantages immatériels qui relègue d'ailleurs l'Algérie au bas de l'échelle mondiale. En présentant une communication intitulée : “Politique industrielle et mondialisation : quelles leçons pour l'économie algérienne ?”, M. Oussalem, un autre professeur de l'université de Tizi Ouzou, explique pour sa part que malgré le programme de stabilisation macroéconomique et l'embellie financière liée à la hausse des prix du pétrole, les fragilités structurelles demeurent et l'Algérie peine ainsi à retrouver une trajectoire de croissance vigoureuse et transformer son insertion dans l'espace international.