Fort louable initiative que de rassembler en un seul lieu et en même temps des chefs d'entreprise, en quête d'affaires. Surtout, en cette période de vaches maigres. Mais, n'est-ce pas justement, la mission par excellence d'un salon professionnel ? Oui ! Lorsque toutes les conditions sont effectivement réunies. Et quelles en seraient les exigences, préalables à un salon professionnel de l'industrie ? En plus de l'aspect organisationnel, devant offrir toutes les commodités pratiques, un rendez-vous international des professionnels de l'industrie est le théâtre où les uns et les autres devront pouvoir exprimer toutes leurs demandes, interrogations, et inquiétudes, tous domaines confondus. Dons de prophétie En l'espace de quelques jours, le temps de la manifestation, tout participant ou simple visiteur devrait trouver les meilleures conditions pour mener ses contacts, voire d'éventuels débouchés ou négociations de partenariat. Avoir donc organisé un tel rassemblement, au moment même où le gouvernement a le regard tourné ailleurs, est, on ne peut plus opportun (?). À condition, bien entendu, de rester en rangs serrés, de faire de tangibles propositions et de convaincre. Communication en force La voie à suivre passe forcément, du moins en partie, par un judicieux plan de communication à l'externe, entre professionnels de l'industrie en vue d'un transfert du savoir-faire, élément essentiel au renforcement de la corporation. Et en interne, au sein même de l'entreprise, pour mobiliser davantage les troupes. Durant cette période 2005-2010, on peut avancer l'hypothèse que la communication financière va se faire de plus en plus institutionnelle, c'est-à-dire qu'elle deviendra partie intégrante de l'image de l'entreprise. Un indice de cette tendance est fourni par le raccourcissement extrême de la durée des plans de communication. Autrefois élaborés pour des durées de 3 à 5 ans, voire davantage, les plans de communication actuels ont des durées qui dépassent rarement l'année et tendent à devenir semestriels. L'échéance de la stratégie de communication est fixée aux deux rendez-vous annuels majeurs, la publication des résultats financiers. Pré-bilan et bilan La communication, qu'elle soit interne, externe ou financière, consiste pour une entreprise à faire passer une information à ses différents partenaires, nationaux ou internationaux. La communication financière peut être utilisée comme une activité d'information et de promotion de l'image financière de l'entreprise. Il s'agit d'une technique de communication qui permet à l'entreprise, surtout lorsqu'elle est cotée en Bourse, de rassurer ses différents partenaires. Les actionnaires, les investisseurs institutionnels ou particuliers, les analystes financiers et les salariés, sur les choix effectués, et aussi dans le souci de véhiculer une bonne image de l'entreprise. La communication financière joue donc le rôle de marketing, car l'achat, la vente ou la conservation d'une action dépendra de la valeur de l'entreprise, de sa santé financière, de son image, de sa notoriété, et enfin de sa capacité à stabiliser ou accroître sa valeur. La communication financière participe à la stratégie économique globale de l'entreprise. Il suffit d'une déclaration mal préparée pour que le cours de Bourse s'effondre. Qui n'avance pas recule ! La communication d'entreprise, de manière générale, n'est pas une discipline figée, c'est un domaine en évolution constante. Ses caractéristiques actuelles semblent fort éloignées des paramètres qui jalonnaient la sphère de la communication organisationnelle jusqu'au milieu des années 1990 où l'on pouvait encore s'interroger sur le degré de professionnalisme de la fonction communication. Durant plusieurs décennies, les frais consacrés à l'achat d'espaces publicitaires représentaient les deux tiers des dépenses des entreprises. Un tournant brutal s'est opéré au début des années 1990, pour voir les dépenses publicitaires s'effondrer relativement à l'envolée des frais consacrés aux opérations de mercatiques. Le ratio s'est inversé et désormais, le marketing représente près des deux tiers des actions de communication. Communication corporatiste En fait, aujourd'hui, dans un environnement hypermédiatisé, maîtriser sa communication devient un enjeu vital pour les industriels. De nombreuses conjonctures nécessitent des outils appropriés et performants. Nouveaux marchés, certifications, assurances, consécration, difficultés économiques, licenciements, risques, etc. Aussi, les industries ne sont pas aguerries dans les relations avec les médias. Elles doivent parvenir, à terme, à identifier les attentes et artifices des journalistes et construire ainsi, un relationnel sur le long terme. Si la communication “spécial industrie” de demain doit faire preuve de toujours plus d'expertise et de technicité, elle devra également pouvoir les confronter aux modifications incessantes de sa discipline. Le marché de l'industrie est très instable ! Pour terminer comme on a commencé, la multiplication de rencontres entre professionnels, tels les salons, permettra peut-être d'anticiper sur les aléas du métier d'industriels privés et pourquoi pas, à moyen terme, faire changer d'avis aux décideurs... R. L.