L'Algérie et l'Italie sont en train de finaliser une série d'accords qui pourraient être signés lors du prochain sommet algéro-italien, dont la date n'est pas encore fixée, mais qui se tiendra à Alger vers la fin de l'année en cours. C'est ce qu'a annoncé, hier, l'ambassadeur d'Italie en Algérie, Son Excellence Giampaolo Cantini, à l'ouverture du 4e Forum algéro-italien. L'ambassadeur évoque notamment la création d'une task force sur l'investissement pour examiner les opportunités d'affaires entre les deux pays et prospecter les possibilités d'investissement. “Les entreprises italiennes ont toujours été aux côtés de leurs homologues algériennes”, souligne l'ambassadeur, qui indique qu'un rapport italien a mis en évidence que l'Algérie est la deuxième destination des entreprises italiennes de travaux publics, précisant que les entreprises italiennes souhaitent accompagner l'économie algérienne dans sa quête de diversification. M. Cantini affirme que l'intérêt des entreprises italiennes pour l'Algérie “est réel”, révélant que “des projets d'investissement concrets existent”. Cependant, eu égard à la particularité des PME, l'ambassadeur plaide pour une plus grande flexibilité. “Nous souhaitons que le gouvernement algérien adapte certaines mesures au contexte des PME”, souligne-t-il, annonçant que l'apport italien en matière de PME et de diversification de l'économie algérienne “pourrait être décisif à l'enseigne d'une logique gagnant-gagnant”. Le président de la Chambre de commerce italo-arabe, lui, estime que les mesures de la loi de finances complémentaire 2009 ne favorisent pas le développement des PME, indiquant que le problème sera posé lors de la réunion de la Chambre. Dans une présentation faite par le directeur de l'ICE, il en ressort que malgré la crise économique, les exportations italiennes vers l'Algérie ont augmenté, pour atteindre 2,14 milliards de dollars au premier semestre 2009, contre 1,96 milliard de dollars pour la même période de l'année 2008, soit une hausse 9,48%. Les exportations algériennes, par contre, ont chuté de -42,91. Elles sont passées de 5,24 milliards de dollars au premier semestre 2008 à 2,99 milliards de dollars durant la même période 2009. “L'année 2009, bien que marquée par une crise mondiale sans précédent, s'annonce paradoxalement sous les meilleurs auspices pour les échanges italo-algériens, bien que les autorités algériennes développent une stratégie de limitation des importations. Cela trouve bien sûr son explication dans le fait que l'Italie fournit à l'Algérie ce dont elle a réellement et vraiment besoin : biens d'équipement pour les PME, matière première et semi-produits pour l'appareil productif et biens de consommation durables”, écrit le rédacteur en chef de la revue de l'Institut italien de commerce extérieur (ICE) Crescendo. Si les principales exportations algériennes se limitent aux hydrocarbures, les exportations italiennes vers l'Algérie sont à 90% constituées de biens d'équipement. “Ce qui caractérise les exportations italiennes, c'est le transfert de savoir-faire”, précise le directeur de l'ICE qui, dans la même revue, indique que “l'Algérie est le premier client de l'Italie sur le continent africain et le troisième dans toute la zone Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA) après les Emirats arabes unis et l'Arabie Saoudite”. Pour autant, le directeur de l'ICE met en exergue “le déficit commercial en défaveur de l'Italie, qui n'a pas cessé de se creuser ces dernières années pour s'élever à 5,6 milliards d'euros en 2008”. Pour lui, “l'Italie, qui a fait de l'Algérie un partenaire stratégique, et auquel elle a confié une part importante de son approvisionnement énergétique, s'attend à ce que l'Algérie, à travers le nouveau plan de relance 2009-2013 annoncé, lui en attribue une large part et que la mise à niveau de ses PME en soit confiée à l'expertise italienne”. M. Porsia note que 160 sociétés sont présentes en Algérie. Les investissements italiens en Algérie sont de 10 millions d'euros en 2008 (données ANDI), dont 6,5 millions d'euros dans le secteur de l'industrie et 2 millions d'euros dans le secteur des transports. L'Italie a décroché des contrats d'une valeur de 7 milliards d'euros en matière d'attribution de marchés en 2008 : 1,2 dans le secteur du bâtiment et travaux publics, 5 dans le secteur de l'énergie… Durant le premier semestre 2009, le montant des contrats est estimé à 4,5 milliards d'euros, 2,5 milliards d'euros dans le secteur des hydrocarbures et 500 millions d'euros dans le secteur des BTPH et fournitures, entre autres.