Jamais la cité des bains n'a connu une telle effervescence que celle de samedi dernier à l'occasion de la traditionnelle célébration annuelle de la waâda de Sidi Ahmed-Bouhadjar le Saint-patron qui veille sur la ville depuis des siècles. Ce sont des centaines de personnes et des dizaines de familles qui y ont déferlé durant toute la journée alors que nombreuses sont celles qui ont préféré rallier la ville des thermes la veille. Ce ne sont pas forcément les membres des familles qui résidaient ailleurs mais bel et bien des invités d'une journée qui ont trouvé les portes de leurs hôtes grandes ouvertes pour la circonstance. Le faible niveau de vie des familles-hôtes n'a pas été non plus un handicap pour elles quand il s'agissait de prendre en charge leurs invités d'une nuitée et d'un jour. La veille, les cavaliers venus de certaines régions de l'Ouest du pays très connues dans ce genre de retrouvailles ont élu domicile dans les endroits appropriés. À vrai dire la commission chargée de l'organisation de cette fête traditionnelle, à sa tête H. Saïd Bouhadjar Ould Si Benali, descendant du Saint-patron n'a rien laissé au hasard sans lésiner sur les moyens. Sa seule préoccupation majeure était liée comme à l'accoutumée à la disponibilité en grande quantité du “baroud” un élément important qui représente d'ailleurs la seule condition des cavaliers devant se produire lors de cette manifestation qui coïncidait avec l'ouverture du tronçon routier de la Cité Mohmed-Boudiaf au mausolée du Saint-patron, sur une distance de trois kilomètres et dont l'opération de revêtement a coûté au trésor public la bagatelle de près d'un milliard de centimes. Mais pour drainer le plus grand nombre de visiteurs et d'invités, les organisateurs ont préféré choisir le terrain attenant au lycée Saïm Haddache Kada à la sortie-est de la ville. Pari réussi donc pour la bande à Hadj Saïd Bouhadjar qui a pu rallier pas moins d'une centaine de cavaliers et non des moindres. Samedi donc il y avait foule à Hammam-Bou-Hadjar qui ressemblait à un grand souk aux relents de kermesse où les nombreux groupes folkloriques présents ont animé la fête. Ainsi, après avoir goûté au succulent couscous que chaque famille s'est empressée d'offrir aux invités et aux gens du bled puis ces derniers, en particulier les femmes et les enfants se sont dirigés vers le lieu de joute. Là, se déroulaient les cavalcades avec le bruit incessant du baroud et ce méli-mélo des haut-parleurs où chaque animateur de halkate vantait ses contes populaires les plus magiques. L'hospitalité de la population a donc fini par payer malgré un niveau de vie au plus bas dans la mesure où aucun visiteur, invité en la circonstance n'a quitté Hammam-Bou-Hadjar sans goûter au délicieux couscous. La ville a repris son calme dès le coucher du soleil.