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La peur intellectuelle et la décolonisation du regard (1/2)
Souffles…
Publié dans Liberté le 29 - 10 - 2009

Jusqu'à nos jours, le Nord n'est pas arrivé à décoloniser son regard. Le Sud, lui non plus, n'a pas libéré le sien. Pourquoi la peur n'a pas quitté “le dialogue” Nord-Sud ?
Pourquoi le Nord n'a pas révolutionné son “œil” ni la façon de regarder l'autre, le Sud ? Otage d'un regard exotique posé sur le Sud, l'œil nordique est colonisé, habité par une culture d'“incompréhension” ou de “complexe de supériorité” envers l'autre. Cette culture visuelle exotique, produite par un ensemble d'intellectuels, a longtemps apprêté à “une mentalité” de colonisation. Inculquant l'esprit de l'homme du Nord, cette culture a accompagné la préparation du mouvement colonialiste classique, à la fin du XVIIIe et début du XIXe siècles.
1- Ce regard exotique, hanté par “une peur cachée”, présente l'homme sudiste comme “une chose” en voie d'extinction. Il le présente semblable à une pièce de musée. Une pièce inerte, qui vit dans et pour son passé, sans espoir, sans avenir.
2- Cette culture nous la découvrirons dans une grande partie de la peinture dite orientaliste, dans la littérature de voyage, dans la littérature de correspondance, dans la littérature militaire.
3- Dans cette culture exotique l'homme nordique a semé les premiers grains de la peur. Il a installé une “vigilance” intellectuelle envers et dans cet “autre”.
4- Les colonisations, toutes sortes de colonisations, par leurs politiques d'injustice, de répression, de racisme, d'exclusion et d'extermination culturelle et historique ont accentué cette “méfiance”, cette “suspicion” entre les peuples, entre les intellectuels, entre les cultures.
5- La politique coloniale classique injuste a longtemps cultivé la culture de la haine et de la peur entre le colonisateur et le colonisé selon les termes d'Albert Memmi.
6- Les guerres d'indépendance, pour leur cause juste, par toutes les valeurs humaines libératrices qu'elles véhiculaient, par la logique de la violence féconde, elles ont approfondi le fossé entre les deux rives, entre les cultures, entres les psychologies intellectuelles.
7- La violence féconde des guerres de libération, le sang, les blessures, les cicatrices, les tortures, les langues… tout cet imaginaire effrayant n'a pas été effacé. Ni l'Etat-nation du Sud ni l'ancien Etat colonial, durant plus d'un demi-siècle d'indépendance, n'ont pas pu bâtir un vrai pont solide entre les deux rives. Nous sommes encore loin d'une réconciliation positive.
8- Après les indépendances des pays du Sud, les générations suivantes, celle qui ont pris la relève, dans la politique, comme dans la culture, n'ont pas pu faire le deuil ni passer à un autre niveau de dialogue et de coopération. Les deux rives vivent encore sous l'effet d'une sonate de la guerre.
9- La violence de guerre est encore ensommeillée en nous, dans nos discours, dans nos comportements visibles. Vaincu ou vainqueur, ne nous sommes pas arrivés à manager la période de l'après-guerre.
10- Les discours nationalistes du Sud, les discours moralistes des “maîtres supérieurs” du Nord habitent toujours le politique et le culturel. La langue n'a pas pu se décoloniser de sa mémoire, celle appartenant aux années cinquante, les années de braise.
11- Après la chute du mur de Berlin, les procédées se sont bien déroulées entre l'Est et l'Ouest. Nous assistons à l'unification politico-économique de l'Europe.
12- Avec l'effondrement du mur de Berlin en 1989, la chute des régimes marxistes et socialistes, le monde géopolitique international a perdu un certain équilibre. Dans ce déséquilibre vertigineux, l'Islam idéologique a vite pris la place, jadis, occupée, pendant 70 ans, par l'idéologie communiste. Un autre nouveau mur s'est élevé.
13- Le Sud de l'Islam a pris la place de l'Est communiste.
14- Une autre peur s'est installée.
15- Les historiens et les philosophes parlent de “la fin de l'histoire” Francis Fukuyama et d'autres sur “les confrontations des civilisations” SP Huntington
16- L'alarme de la peur a sonné. En réponse à cette peur fictive, en Europe, des partis politiques d'extrême droite ont vu la lumière du jour, d'autres, plus anciens, ont renforcé leur populisme fasciste.
A suivre
A. Z.
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