Organisé par la Délégation de la Commission européenne en Algérie, sous le haut patronage de Madame la ministre de la Culture, les journées des 28 et 29 octobre “s'inscrivent fermement et indéfectiblement dans le dialogue et le rapprochement des cultures”. Cet événement, une première en Algérie, qui se tient en marge de la 14e édition du Salon du livre, “s'inscrit pleinement dans la continuité de la politique européenne de promotion de l'échange interculturel”, avait annoncé Mme Laura Baeza, ambassadrice de la Délégation de la Commission européenne à Alger, dans son allocution d'ouverture. Et d'ajouter : “A contrario du supposé choc des civilisations, le message européen a, en effet, toujours été celui du dialogue.” Elle reviendra, par ailleurs, sur l'année 2008 qui a été déclarée “l'Année européenne du dialogue interculturel”, mais aussi, par la volonté des ministres des Affaires étrangères euro-méditerranéens, elle a été “l'Année euro-méditerranéenne du dialogue entre les cultures”. D'ailleurs, c'est dans ce contexte-là que s'inscrit la rencontre d'écrivains euro-algériens. Une rencontre qui veut baliser toutes les frontières, tous les obstacles à la libre circulation de la pensée culturelle, de la pensée littéraire. Quant à Mme Zahira Yahi, chef de cabinet au ministère de la Culture, elle a affirmé au nom de Mme la ministre qu'il est regrettable qu'il n'y ait pas de traces de “toutes les lettres, de tous les mots échangés entre l'Europe et l'Algérie”. Une preuve que l'échange culturel entre les deux rives de la Méditerranée existait depuis bien longtemps. Et quoi qu'on en dise, “nous lisons l'Europe, l'Europe nous lit !”, dit-elle. Placé sous les thèmes “Ecrire une pensée sans frontières” et “Dialogue interculturel : le rôle des écrivains dans l'acceptation de l'autre”, la journée d'hier a enregistré les interventions des participants, toutes de courte durée, venus des différentes rives du bassin méditerranéen. Apportant chacun sa propre vision, voire son expérience personnelle ou professionnelle, car chacun d'eux a été d'une manière ou d'une autre en contact direct avec cet échange culturel ou, pour certains, les déclencheurs de cette “vision”, et ce, grâce à des projets qu'ils ont menés conjointement avec la rive sud. En outre, les visions de cette interculturalité diffèrent : pour certains, elle est purement d'ordre littéraire, c'est-à-dire que les hommes et femmes de lettres doivent en faire un combat pour prouver que dans ce domaine-là, il n'y a pas eu de frontières. “Tout écrivain écrit avec une autre langue !” a affirmé Mme Fadéla M'rabet dans son intervention. D'autres constatent que les gouvernements ont aussi leur part de responsabilité. Avec le progrès, la mondialisation, les frontières se sont plus (ré)affirmées, isolant les uns des autres. Et pour y remédier, il n'y a pas mieux que le dialogue, l'acceptation de la critique, comme l'affirme le penseur et universitaire algérien Mustapha Chérif. Espérons que ça ne restera pas uniquement au stade du dialogue, que les actes seront plus perceptibles, plus percutants. Déjà avec les traductions des œuvres et l'importation des livres, le dialogue interculturel est en train de s'installer. Mais il reste beaucoup à faire !