Les marins pêcheurs et patrons de pêche, qui entament leur deuxième semaine de grève au niveau du port de Collo, ont tenu, mardi, une assemblée avec le président national, le président de wilaya et le directeur de la Chambre de pêche pour clarifier leurs revendications avant de les présenter au directeur de l'EGPP, au DPRH et au commandant de la station maritime. Les pêcheurs ont exposé plusieurs revendications ayant trait à certaines commodités de base comme l'eau, l'électricité, les toilettes et d'autres techniques, comme la grue mobile, et la révision à la baisse des frais d'accostage qui ont été présentées à l'entreprise chargée de la gestion du port de pêche. Les revendications soulevées à la DPRH concernent le déplacement de la halle à marée en construction vers un autre lieu moins encombrant, la désignation d'endroits pour l'étalage des filets, le bassin de Roulev et la dispense du permis de pêche. Les revendications adressées à la station des gardes-côtes concernent l'amélioration et le changement du lieu du contrôle, la libération du quai commercial, la révision de l'obligation de la présence d'un mécanicien à bord, la connaissance des missions et prérogatives des services de la station des gardes-côtes et la prise en charge de la taille marchande du poisson en prenant en considération les mailles des filets. Des revendications qui ont été au préalable portées à la connaissance du DPRH qui a, comme promis, pris attache avec les concernés qui ont apporté leurs réponses aux pêcheurs. Le directeur de l'EGPP a considéré les revendications comme légitimes et s'est montré très coopératif en apportant des solutions pour satisfaire presque en totalité des revendications à travers son plan d'urgence, “un plan d'action qui sera mis à exécution dans l'immédiat”, dit-il aux pêcheurs. Ce plan d'urgence concerne la réalisation du réseau d'eau avec volume compteur, extension du réseau d'éclairage avec prises électriques à quai, réalisation et équipement d'un poste transformateur de l'énergie électrique, extension de la clôture pour la sécurisation du port, plan d'amarrage avec la confection de corps morts avec le concours de l'Entreprise portuaire de Skikda (EPS), réalisation d'un réseau d'assainissement et construction d'un bloc sanitaire. Le représentant des gardes-côtes a promis que les contrôles à bord seront moins fréquents au fur et à mesure que les embarcations et patrons pêcheurs seront connus par ses éléments. Des armateurs ont pris la parole pour signifier qu'ils paient des charges qui ne sont pas dispensées par l'entreprise de tutelle, s'indignent de l'augmentation exorbitante des frais de postes à quai et des charges communes. L'un d'eux dira : “Vous appliquez un barème de port commercial à un port de pêche”. Ils ont exprimé leur ras-le-bol des 15 années de souffrance du chantier de l'extension du port. Tout allait rentrer dans l'ordre avant que les pêcheurs ne désignent ce qu'ils ont appelé leur principale revendication et qui concerne le déplacement de la halle à marée en construction vers un autre endroit moins encombrant pour leurs activités à quai. La majorité des armateurs, qui ne sont pas contre la réalisation de cette halle à marée, comme elle a tenu à le souligner, revendique le déplacement de la structure vers un autre endroit qui leur libère assez d'espace pour le carénage et la réparation des filets de pêche. Le retour des armateurs à la pêche a buté donc sur cet épineux problème qui a été posé comme condition sine qua non pour la reprise du travail. “Un problème qui dépasse les prérogatives de la DPRH”, a signifié le responsable du secteur de la pêche. Cependant, ce dernier leur demande d'établir un rapport technique sur les inconvénients de l'emplacement de cette halle à marée qui sera remis au ministère maître de l'ouvrage. Les pêcheurs ont exigé du moins le gel des travaux de la pêcherie pour la reprise de leurs activités. Sur ce, les protagonistes se sont tournés le dos et les pêcheurs continuent de maintenir leurs embarcations à quai.