Depuis près d'une semaine, ports et abris de pêche du pays sont paralysés. Pêcheurs, armateurs et petits métiers prolongent la suspension de leur activité habituellement observée pendant la fête du sacrifice par une grève qui ne veut pas dire son nom. Le taux de suivi de participation de protestation des marins-pêcheurs diffère d'un port à un autre. L'étincelle de l'arrêt du travail ayant eu lieu à Mostaganem, Skikda et Jijel, la corporation n'a pas tardé à suivre le mouvement. Les patrons d'embarcation de pêche, encouragés par le mouvement de solidarité exprimé par la corporation à l'échelle nationale, veulent forcer la main à Smaïl Mimoune, pour qu'il revienne sur les nouvelles dispositions qu'il comptait mettre en œuvre depuis le 1er janvier dernier, dans le cadre de l'organisation de l'activité de pêche. Des dispositions, jugées “excessivement sévères'', que les pouvoirs publics n'ont même pas eu le temps de mettre en application, comme prévu, la grève inopinée et sans préavis les ayant pris de court. Les pêcheurs citent l'augmentation du prix de l'autorisation de pêche portée de 4 000 à 80 000 DA. La grève ayant pris une dimension nationale, les instances locales, directions et Chambres de la pêche, ont laissé à leur tutelle le soin de la gestion du conflit. Conséquence de la grève, à l'Ouest, toutes les poissonneries ou presque demeurent fermées. Pris en otages, des milliers de marins-pêcheurs sont contraints au chômage forcé, des centaines de revendeurs ambulants prolongent les vacances post-festives. à l'instar des autres ports de pêche, toute la flottille domiciliée à Sidi Lakhdar et Mostaganem, à Stora, Collo et le Marsa et le port Boudis de Jijel demeurent immobilisée, sans pour autant affecter ni perturber l'activité commerciale du port mixte mostaganémois. Au gré des interprétations des procédures édictées, de la rumeur et des “on dit”, les patrons d'embarcation sont soutenus dans leurs revendications ou condamnés pour leur “égotisme et leur gloutonnerie”. Aujourd'hui, tous les regards sont braqués sur la réunion initiée par la Chambre algérienne de la pêche. Les présidents des Chambres de pêche et un professionnel du secteur des 14 wilayas côtières concernées y sont conviés. En présence des cadres du département ministériel, il sera question de l'examen, voire l'amendement des résolutions inventoriant les préoccupations des professionnels du secteur, déjà discutées lors du conseil de la Chambre nationale tenu en date du 29 novembre dernier. Du côté pouvoirs publics, on assure n'avoir reçu aucune plate-forme revendicative, ni préavis de grève. Ainsi, doit-on comprendre que l'administration est déterminée à mettre en application les dernières instructions pour l'organisation de l'activité de la pêche. Il est à signaler que nombre de petits métiers en activité sur la côte mostaganémoise ont repris du service. Au port de Sidi Lakhdar à Mostaganem, des embarcations de pêche au large sont sorties, selon le président de la Chambre locale de pêche. Par ailleurs, le mot de grève n'a pas trouvé un large écho dans les ports de Annaba, puisque les étals de la poissonnerie du hall central de la Coquette étaient hier fournies de poissons. M. O. T./A. Boukarine/ A. Alia