Plusieurs pères de familles ayant squatté il y a plus d'une décennie des caves au niveau de la cité Mancer (400 logements) de la ville de Draâ Ben Khedda (Tizi Ouzou), faute de n'avoir pu accéder au logement social après leurs multiples demandes, sont dans une véritable inquiétude, craignant notamment pour leurs enfants en cette période d'automnale étant donné la fréquence de pluies torrentielles. Certains de ces chefs de famille, qui comptent des enfants et des épouses malades, appréhendent ce début d'hiver avec la hantise de subir, comme par le passé, le spectre des inondations diluviennes à l'origine de la perte de leurs effets domestiques (literie, couvertures, ustensiles). Les services d'hygiène de l'APC, l'ancien chef de daïra, le comité de quartier, la direction de la Protection civile, ont moult fois établi des constats et des PV dans lesquels ils décrivent les dégâts subis à chaque inondation et après intervention, relevant l'inexistence de conditions sanitaires pour les familles touchées, actuellement au nombre de 6 et qui n'en risquent pas moins d'être inondées pour l'énième fois. Un de ces chefs de familles, Mohamed Boukherchoufa, pour ne pas le nommer, est totalement miné par la grave maladie de son enfant (asthme, problèmes urinaires…), qui “ne pourra jamais recouvrer sa santé”. Selon ce père, dans pareilles conditions, infectes (absence d'aération, en plus de ruissellement des eaux suintant à travers les murs de “sa” cave, à la moindre averse pluviale. Reconnu par le comité de son quartier comme n'ayant ni logement ni lot de terrain pour pouvoir construire sa maison, ce dernier avait même reçu, en août 1996 déjà, une note du cabinet du wali l'informant de la saisine de ce dernier par les services de la présidence de la République à propos de la requête du “sinistré” pour un logement. Celle-ci, lui a-t-on signalé, a été adressée, après étude, à la direction de l'Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI). C'était il y a 13 années. À rappeler que la direction de wilaya de la Protection civile a organisé, la semaine dernière à la salle du cinéma Le Hoggar de Draâ Ben Khedda, une rencontre sur le thème des risques majeurs d'inondation dans la région et durant laquelle les cadres de la Protection civile ont insisté sur la nécessité de se préparer, de suivre les bulletins météorologiques, pour mieux prévoir tout risque en s'organisant en collaboration avec le citoyen, les élus et les services des pompiers pour, sinon éviter, du moins, réduire au maximum ce risque d'inondations. C'est ce risque qu'appréhendent justement ces pères de famille appelant les autorités compétentes à les reloger décemment.