Seule une réponse cohérente de la part des pouvoirs publics peut désamorcer la tension ambiante. Le risque d'une propagation à d'autres secteurs d'activité n'étant pas à exclure, il sera alors difficile de trouver un pompier. Le mouvement de protestation du corps enseignant prend de l'ampleur, réponse à la sourde oreille observée par les pouvoirs publics. Il est clair qu'à ce jour, le vis-à-vis n'est plus le ministère de l'Education qui s'est éreinté en réunions et en promesses puisque les cordons de la bourse lui échappent. Les différents syndicats en appellent à d'autres arbitres à savoir le Premier ministre et le chef de l'Etat. Ils considèrent, par exemple, qu'il y a remise en cause sur la rétroactivité des régimes indemnitaires, acquis arraché à l'ancien Chef du gouvernement. Les syndicats s'interrogent sur le pourquoi et les raisons, puisque à quelques éléments près, ils avaient en face les mêmes négociateurs. Ne comprenant pas cette volte-face, les enseignants menacent de durcir le ton et lancent un bras de fer dont, encore une fois, les otages ne sont que des enfants. Mais décidés à aller jusqu'au bout de leurs revendications dont les conditions matérielles de travail en plus de la revalorisation des salaires, les syndicats se sont unis sous la même bannière et leur mouvement de grève irait crescendo et risque de paralyser le fonctionnement des établissements scolaires. Seule une réponse cohérente de la part des pouvoirs publics peut désamorcer la tension ambiante. Le risque d'une propagation à d'autres secteurs d'activité n'étant pas à exclure, il sera alors difficile de trouver un pompier. La loi de finances 2010 consacre un budget conséquent au volet social et à l'amélioration du niveau de vie : ce que réclament les protestataires dont certains corps de métier surnagent juste au-dessus du SNMG. Si les syndicats autonomes ont réussi à se faire accepter comme interlocuteurs grâce à leur opiniâtreté à mobiliser, si on en juge par les statistiques du suivi du mouvement qu'ils ont fournies pour chaque région (une moyenne de 60%, selon eux, de 30% selon le ministère), il leur reste à gagner en maturité syndicale. O. A.