Pour la troisième fois cette semaine, les travailleurs du site minier d'El-Ouenza ont observé, hier, un arrêt de travail de deux heures, suite à la non-application par la direction d'ArcelorMittal Tébessa du programme de relance et de développement de l'exploitation comme promis depuis des mois par l'entreprise. Les travailleurs en colère dénoncent également le fait que l'employeur n'a pas respecté ses engagements concernant la mise en place d'un organigramme spécifique à la mine d'El-Ouenza, et la mise en œuvre de la convention collective de l'entreprise incluant la redéfinition à la hausse du régime indemnitaire telles que convenu avec les représentants syndicaux en mai dernier. Le mouvement de protestation a visé cette fois la section syndicale de la mine d'El-Ouenza à laquelle les travailleurs ont retiré leur confiance brutalement, sommant ses représentants de ne plus parler en leur nom à compter d'hier. Entre autres griefs, il est reproché à ces derniers de faire le jeu de la direction générale des sites miniers et d'un certain coordinateur de l'union de wilaya UGTA de Tébessa en occultant leurs préoccupations légitimes. “La section syndicale d'El-Ouenza est complètement acquise à la direction générale. Nos délégués se conduisent comme des patrons, oubliant que nous les avons élus pour nous représenter”, s'offusque ce quinquagénaire qui assure, qu'en 30 ans de carrière sur site, il n'a jamais vu de syndicalistes aussi peu concernés par les réclamations des travailleurs. Ce même ouvrier accuse le coordinateur de l'union de wilaya de Tébessa, qui serait à ce poste depuis des lustres, de bloquer toute initiative de revendication des droits des travailleurs à des fins personnelles. Cet ouvrier dira encore :“ce membre de l'union de wilaya UGTA a 70 ans aujourd'hui et il est retraité. Il a tout obtenu des responsables qui se sont succédé à la direction de la mine, poste d'emploi pour ses proches, logement et indus bénéfices des œuvres sociales de l'entreprise, il a donné le mauvais exemple aux délégués du personnel dont nous avons exigé le départ.” En attendant le renouvellement de la section syndicale désavouée, les travailleurs de la mine d'El-Ouenza ont mandaté provisoirement les membres du syndicat d'entreprise d'ArcelorMittal Tébessa pour porter leurs doléances devant la direction et convaincre celle-ci de respecter ses engagements. Rappelons que le site minier ArcelorMittal d'El-Ouenza risque d'être immobilisé par une grève générale et illimitée si les pourparlers engagés avec la direction au sujet du programme de développement du gisement et sur certains points d'ordre socioprofessionnels concernant les collectifs n'aboutissent pas. Les trois arrêts de production de deux heures chacun qui ont été déjà observés au niveau des carrières du site d'El-Ouenza, en signe d'avertissement n'ont toutefois pas fait réagir la direction, semble-t-il. Les mineurs, avec à leur tête le syndicat d'entreprise, se disent, quant à eux, excédés par le retard enregistré dans la reprise de l'exploitation des gisements et notamment par l'attitude incompréhensible de la nouvelle direction générale d'ArcelorMittal Tébessa face à la situation délétère qui prévaut au sein des sites miniers d'El-Ouenza et de Boukhadra depuis deux ans.