De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Rien ne va plus entre la direction du site minier ArcelorMittal de l'Ouenza et les syndicalistes et l'on s'achemine vers une grève générale et illimitée si les pourparlers engagés entre les deux parties n'aboutissent pas à un accord. En effet, les syndicalistes reprochent à l'employeur d'avoir bloqué le programme de développement du gisement qui devait normalement démarrer il y a deux ans et revendiquent des augmentations de salaire et l'amélioration des conditions de travail. Un premier débrayage de 2 heures d'arrêt de production a été observé mercredi dernier, suivi par un autre le lendemain pour avertir l'employeur de la détermination des travailleurs qui maintiennent leurs revendications et sont prêts à aller jusqu'au bout pour être entendus. Les syndicalistes soutiennent que la direction des deux sites miniers, en l'occurrence Ouenza et Boukhadra, ne s'intéresse plus au programme de développement prévu, laissant la situation se dégrader à tel point que la production a connu une baisse sensible, passant de 200 000 tonnes par mois en 2005 et 2006 à 60 000 tonnes en 2009. Ce qui laisse penser que le groupe ArcelorMittal compte se retirer de l'exploitation de ces deux mines et aller vers leur fermeture pure et simple. Autre signe avant-coureur de ces desseins inavoués sont les pannes quotidiennes des matériels roulants et des installations qui n'ont pas été renouvelées ou remplacées. Cette situation a eu des conséquences désastreuses sur la production, entraînant une réduction de l'ordre de près de 60%, ce qui a amené la direction à recourir au stock stratégique pour couvrir les besoins du complexe sidérurgique d'El Hadjar. Selon les syndicalistes, le directeur général d'ArcelorMittal Tébessa, M. Jean Fortin, nommé en juin dernier, avait pour mission de réhabiliter les installations et de procéder à la mise en place d'un nouvel organigramme en vue d'une élévation du rendement des deux sites et augmenter ainsi de manière significative la production. A ce jour, rien n'a été fait et la situation se dégrade de plus en plus. Le directeur algérien, M. Bouchama est, lui aussi, au cœur de ce conflit qui risque de bloquer totalement les deux centres miniers ; on lui reproche, entre autres, de ne pas avoir procédé au renouvellement du parc roulant et d'avoir bloqué le nouvel organigramme pour faire profiter ses proches et les nommer à des postes sensibles. Selon nos informations, le groupe ArcelorMittal compte dépêcher, dans les plus brefs délais, le premier responsable de la section mines au niveau mondial pour régler définitivement ce problème qui menace sérieusement l'existence même du complexe.