Une conférence a été tenue pour débattre de la solution adéquate pour la filière avicole algérienne en pleine crise et la nécessité dans ce contexte d'aller vers son organisation. En marge du Salon international de l'aviculture qui s'est tenu à Oran, et ce pendant deux jours, s'est ouverte, mercredi dernier, à l'hôtel Sheraton, une conférence autour des enjeux de la filière avicole, en présence de nombreux éleveurs et d'un représentant du ministère de l'Agriculture. Organisée par l'Association nationale vétérinaire et l'Association interprofessionnelle des productions animales, cette rencontre a permis de poser le débat en des termes précis, à savoir quelle est la solution pour la filière avicole algérienne en pleine crise et la nécessité dans ce contexte d'aller vers son organisation ? C'est le représentant du groupe avicole de l'Ouest, partenaire du salon, qui, le premier, évoquera ce projet de l'organisation des éleveurs en association autour des abattoirs industriels et de préciser : “Les problèmes qui touchent les éleveurs les pénalisent ainsi que le consommateur. Le prix de la viande blanche de poulet a atteint les 460 DA le kg, alors qu'aujourd'hui, l'éleveur vend à perte. La régulation du marché ne pourra se faire qu'avec une organisation des éleveurs autour des abattoirs industriels. Ces mécanismes devront permettre de mettre fin à l'anarchie avec l'existence d'abattoirs clandestins.” Une proposition qui trouve un écho auprès de M. Bougdoun, directeur des services vétérinaires au ministère de l'Agriculture, qui nous a déclaré : “Nous sommes là pour écouter toute proposition, c'est à la profession de s'organiser. Notre approche sera participative et nous espérons que pour la filière avicole, il y aura aussi prochainement la mise en place d'un conseil à l'image de ce qui a été fait pour la filière lait.”Il faut dire qu'à l'heure actuelle, nombre d'éleveurs se trouvent dans une situation difficile du fait de la hausse des prix du maïs et du soja, les deux principaux intrants dans l'aliment pour le poulet qui sont importés. Là encore, les propositions de substitut à ces deux intrants émises à maintes reprises par l'Association interprofessionnelle ont été favorablement accueillies, mais le ministère est appelé à s'engager auprès des agriculteurs pour envisager une telle refondation. L'autre situation très conjoncturelle parce que liée à la loi complémentaire de finances 2009 est la pénurie de vaccins destinés aux poulets, faute d'importation. Des vétérinaires nous confiaient durant le salon, qui clôturera ses portes aujourd'hui, que 50% des vaccins et des médicaments ne sont pas disponibles depuis plusieurs mois, ce qui a un impact direct sur les élevages de volaille. À noter qu'un laboratoire vétérinaire privé a annoncé qu'à partir du premier trimestre 2010 sera lancée une production locale de “vaccins tous types” destinés au secteur avicole avec donc cette ambition de parvenir à couvrir la demande nationale.