La filière avicole en Algérie ne cesse d'être secouée par des soubresauts et les contrecoups de la crise économique et les impératifs budgétaires nationaux, qui imposent une réduction des importations, seule source pour l'alimentation animale dans notre pays. C'est ce qui ressort d'un point de presse animé par les organisateurs, pour annoncer la tenue de cette manifestation les 10,11 et 12 novembre prochain au Palais des expositions de M'dina J'dida d'Oran. Nul n'ignore et surtout pas les éleveurs, que la flambée du prix du poulet qui a dépassé les 300 DA le kg lors de périodes conjoncturelles, que le pouvoir d'achat des Algériens ne pourra plus suivre cette courbe ascendante et que les répercussions se sont déjà fait sentir, avec des pertes d'emplois dans la filière qui se comptent par centaines. À titre indicatif, si la consommation de viande blanche en Algérie ne dépasse pas les 10 kg par an et par habitant, rien qu'au Maroc et en Tunisie, ce rapport est de respectivement : 117 kg et 155 kg. La norme OMS prévoit comme apport en protéine pour la viande blanche une consommation de 20 kg/an et par habitant !... La situation de crise de la filière avicole s'est aggravée ces derniers mois comme nous l'a expliqué le représentant de l'ANV, en raison des baisses des importations qui provoquent un début de pénurie pour les médicaments avicoles et les vaccins. Par ailleurs, notre interlocuteur signale encore que la facture des importations ayant atteint un niveau insoutenable, pertes des recettes pétrolières, est l'autre facteur qui plombe la filière. En effet, les aliments pour animaux que ce soit les bovins ou la volaille sont essentiellement issus de l'importation. L'alimentation pour volailles en Algérie reste depuis l'Indépendance celle de la formule américaine, c'est-à-dire des composés de maïs et de soja, dont les prix ont connu à la Bourse des inflations de 300%. D'ailleurs en marge du salon, une conférence sera donnée par l'un des experts de l'association interprofessionnelle des productions animales qui veut promouvoir à tout prix en Algérie l'introduction de matière locale en remplacement du maïs et du soja comme par exemple, le caroube, l'orge, le gland et même l'argile bentonite qui est actuellement en expérience dans certains élevages. L'autre débat que les conférenciers veulent lancer à partir d'Oran est celui de la dépendance alimentaire, les choix alimentaires pour nourrir la population, ainsi que celui de l'élevage de chèvre comme source alternative de production de lait… D'autres enjeux pour l'aviculture ont été abordés lors de ce point de presse comme celui d'abonner la production d'œufs roux, l'Algérie étant le seul pays au monde à maintenir cette catégorie d'œufs qui sont plus coûteux pour les éleveurs que l'œuf blanc. Un point souligné par le directeur du Groupement avicole de l'Ouest, présent à la conférence de presse en tant que partenaire, pour appeler à une réorganisation des éleveurs autour des abattoirs. Pour ce qui est du salon, plus de 50 professionnels ont confirmé leur participation avec une présence attendue importante d'étrangers, notamment d'Europe (France, Espagne, Italie, Allemagne) qui représentent l'ensemble de la filière.