La mise en œuvre du nouveau dispositif visant à l'externalisation des services de délivrance des visas, au niveau du consulat général de France à Oran, pourrait faire l'objet d'une étude. Selon M. Helier, vice-consul général et responsable du service des visas (SDV) à Oran, cette alternative permettrait une meilleure prise en charge des dossiers de demandes de visa. “Notre objectif est de réduire les délais de délivrance au profit des demandeurs munis de documents justifiant leur séjour en France”, a affirmé M. Helier. Pour sa part, l'adjoint du responsable du service des visas a indiqué que cette orientation pourrait être envisageable dans le moyen terme. Selon M. Schneiter, cette mesure s'inscrit dans le cadre d'un projet de généralisation de l'externalisation des services de visas déjà fonctionnel au niveau du consulat général de France à Annaba. “La minimalisation des délais de délivrance devra permettre une meilleure accessibilité et un traitement rapide des dossiers de demandes de visa”, affirme le responsable du SDV à Oran. Ainsi, ce dispositif, également opérationnel au niveau des consulats généraux de France à Pékin (Chine) et à Moscou (Russie), “est la résultante de la politique française en matière de délivrance de visas”, estime M. Helier. Dans ce contexte, c'est à la société privée Visa France qu'incombera la mission de recevabilité et de traitement des documents pour l'obtention du visa. À Alger, la société Visa France s'ingénie à traiter plus de 1 000 dossiers par jour. Deux cents employés s'attellent à stratifier les dossiers de visas réceptionnés. “Le traitement des dossiers par Visa France ne lui confère cependant aucun droit de regard sur la délivrance des visas”, tient à préciser M. Scheinter. L'implication de Visa France à Oran (et Annaba) pourrait faire l'objet d'une réunion à Alger au cours des prochains jours, estime-t-on par ailleurs. Elle devrait regrouper les consuls généraux de France de ces villes dont dépendent l'ensemble des wilaya de l'ouest et de l'est du pays. Il sera également question de la généralisation de la biométrie aux consulats généraux d'Alger et de Annaba. “La biométrie, qui existe uniquement au niveau d'Oran, est concevable aussi à Alger et à Annaba. Cette technique avancée en matière de fichage des empreintes digitables et de la photo s'efface automatiquement de la mémoire biométrique au niveau de la chancellerie consulaire. L'esprit de la convention sur les libertés individuelles de Bruxelles est scrupuleusement observé”, indique-t-on avec empressement. Avec plus de 360 demandes de visa par jour, le SDV enregistre toutefois une élection du tiers des demandeurs, soit un taux de 30%. À titre illustratif, sur 6 235 rendez-vous (2008), 1 414 demandeurs ne se sont pas présentés au jour du rendez-vous. Une moyenne de 2 000 défections par mois est ainsi comptabilisée. Aucune explication n'est fournie par cette catégorie de demandeurs de visa qui s'absentent pour des raisons qui restent ignorées, fera remarquer M. Helier. Mais toujours cette idée de réduction des délais de délivrance des visas qui revient sans cesse dans la bouche des fonctionnaires du consulat. Les dossiers de visas qui sont actuellement traités dans un délai de huit jours pourraient voir leur durée réduite à 48 heures. “C'est une période qui nous paraît réalisable pour traiter assez rapidement les demandes. Il s'agit pour nous de jouer la carte du savoir-faire”, précise M. Helier. À la lumière d'autres réflexions, M. Schneiter abordera les cas d'urgence susceptibles d'être traités en 48 heures, voire 24 heures pour les urgences jugées extrêmes. Doté d'une liste hors service, le consulat général de France à Oran arrive à traiter plus de 45 dossiers par jour. Les personnes dont l'état de santé nécessite une prise en charge médicale en urgence sont prioritaires dans ce cas de figure. Sur un autre plan, les mêmes services consulaires prennent en charge l'étude des dossiers de demandes de visa rejetées. Une commission distincte examine les recours introduits par les demandeurs auprès des juridictions françaises. “Toutes les voies administratives sont mises à la disposition des demandeurs qui n'ont pu obtenir leur visa”, affirme M. Helier. Et d'ajouter : “Notre objectif, c'est que ça fonctionne bien pour traiter le maximum de dossiers”. Cependant, l'échec du visa touristique représente à lui seul un taux élevé de rejet des demandes. “Notre but n'est pas de rebuter les gens qui veulent se rendre en France. Mais il existe des paramètres drastiques en matière de délivrance de visas qu'il faut observer”, dira M. Helier. D'ailleurs, une commission de l'inspection générale procède régulièrement à des vérifications de documents afférents aux demandes de visa. En 2008, plus de 50 000 visas ont été établis par le consulat général de France à Oran, alors que 488 000 visas ont été délivrés globalement par les consulats généraux de France à Alger, Oran et Annaba. K. REGUIEG-ISSAAD