Américains et Européens crient vouloir relancer le processus de paix au Proche-Orient alors qu'ils ferment les yeux sur leur protégé israélien dont le Premier ministre Netanyahu a donné son feu vert à la construction de 900 nouveaux logements dans le quartier de colonisation de Gilo, situé à la périphérie sud de Jérusalem. En Israël, le processus de colonisation continue, à la barbe de la communauté internationale qui, pour toute réaction, n'affiche que son indignation. Et encore de la manière la plus molle. Un peu comme le ministre français des AE, le socialiste Kouchner, inventeur de Médecins sans frontières puis de l'ingérence humanitaire pour sauver des vies humaines, qui, après avoir serré la main de son homologue israélien, un xénophobe et chef de file de l'anti-arabisme, n'a pas trouvé mieux que de dire son regret devant la provocation israélienne. Le french doctor a suivi la posture de Washington dont le nouveau chef avait promis de faire plier Israël pour, en fin de compte, courber sa propre échine devant le lobby juif de son pays. Le cynisme est même poussé au bout de sa logique. Américains et Européens crient vouloir relancer le processus de paix au Proche-Orient alors qu'ils ferment les yeux sur leur protégé israélien dont le Premier ministre Netanyahu a donné son feu vert à la construction de 900 nouveaux logements dans le quartier de colonisation de Gilo, situé à la périphérie sud de Jérusalem. Cette implantation est établie dans la partie est de la ville palestinienne, au-delà de la “ligne verte”, la ligne de démarcation d'avant-la guerre des Six jours de 1967 et qui aux yeux de la Ligue arabe est le minimum pour toute normalisation avec leur voisin. Les Etats-Unis, qui avaient qualifié l'intransigeance d'Israël en matière de colonisation comme étant “sans précédents” il y a tout juste deux semaines, lors de la visite de la secrétaire d'Etat Hillary Clinton à Jérusalem, se disent aujourd'hui “consternés par la décision prise”. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a lui aussi déploré la décision israélienne, estimant que “de telles actions minent les efforts pour la paix et jettent un doute sur la viabilité de la solution à deux Etats”. Le porte-parole de la présidence américaine, Robert Gibbs, a rappelé que “le statut de Jérusalem relève de la question du statut permanent”découlant d'un éventuel accord israélo-palestinien, et non d'une initiative unilatérale d'Israël. Pour toute réponse à ces mises en garde verbales par l'Union européenne, Washington et l'ONU, Netanyahu a déclaré à des journalistes que le projet de logements à Gilo n'est qu'une simple “procédure de routine”. Pour les Palestiniens, qui avaient exprimé toute leur frustration face à un processus de paix au point mort en demandant le soutien de l'UE et de l'ONU dans la création d'un Etat palestinien indépendant, cette nouvelle initiative d'Israël “détruit les dernières chances de parvenir à un accord de paix”. Mahmoud Abbas, le dos au mur, a déclaré que les pourparlers ne pourraient reprendre qu'une fois les nouvelles constructions gelées.