Après trois heures de discussions, l'émissaire de Barack Obama et le Premier ministre israélien n'ont pu parvenir à un accord sur la colonisation permettant de reprendre les négociations de paix israélo-palestiniennes, reportant à aujourd'hui la poursuite de leurs entretiens dans l'espoir de rapprocher les positions. Décidément, le chef du gouvernement israélien, Benjamin Netanyahu, n'est nullement disposé à faciliter la mission de l'émissaire américain pour le Proche-Orient en refusant de céder sur le point déterminant de la colonisation, dont l'administration américaine et les Européens réclament le gel. En effet, la rencontre de plus de trois heures hier entre les deux hommes n'a pu dégager un compromis sur la colonisation qui permettrait une relance du processus de paix. Mitchell et Netanyahu doivent se retrouver aujourd'hui pour poursuivre leurs discussions. L'envoyé spécial de Barack Obama, qui a exprimé au début de la rencontre l'espoir “d'amener cette phase des discussions à une rapide conclusion pour aller de l'avant dans notre recherche d'une paix globale dans la région”, n'a pas réussi à faire fléchir son interlocuteur, qui continue à défier l'administration américaine. George Mitchell tente de parvenir à un accord sur la question-clé de la colonisation israélienne en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, afin de pouvoir convaincre le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas de rencontrer Benjamin Netanyahu, pour la première fois officiellement, la semaine prochaine, sous l'égide du président Barack Obama. L'événement pourrait avoir lieu à New York en marge de l'Assemblée générale des Nations unies à laquelle Netanyahu et Abbas doivent participer. Cette mission semble relever de l'impossible tant le Premier ministre israélien refuse de reculer sur le gel de la colonisation, alors que le président palestinien considère ce point comme une condition sine qua non pour la reprise des contacts avec les dirigeants israéliens. Lors d'une récente visite en Arabie saoudite, Mahmoud Abbas a écarté la possibilité de rencontrer Netanyahu, si ce dernier campe sur ses positions, car ce serait peine perdue. Il est difficile d'imaginer une avancée du moment que Netanyahu a exclu une nouvelle fois lundi un gel total de la construction de logements dans les colonies de Cisjordanie et à Jérusalem-Est réclamé par les Etats-Unis et la communauté internationale. Pis, il a même fait part de son intention de donner un coup d'accélérateur à la colonisation avant d'annoncer une éventuelle suspension temporaire. Le Premier ministre israélien n'est disposé qu'à une simple “réduction” du nombre des mises en chantier en Cisjordanie, où vivent 300 000 Israéliens. Il exclut toute limitation de la construction à Jérusalem-Est, où 200 000 Israéliens sont installés. Pour rappel, il avait donné le feu vert au début du mois à la construction de 455 logements supplémentaires en Cisjordanie. Ceci étant, George Mitchell a récemment indiqué que les Etats-Unis et Israël “partageaient le même sentiment d'urgence” pour relancer les négociations de paix israélo-palestiniennes d'ici la fin du mois. À moins de pressions extraordinaires de la communauté internationale, avec à sa tête l'administration américaine pour faire fléchir Netanyahu, rien n'indique que le dossier du Proche-Orient puisse connaître des développements positifs dans les prochains jours.