RéSUMé : Wassil se lève tôt. Le fils du patron, Tahar, passera le prendre. Chez Boualem, il est accueilli par sa famille. S'il ne fait aucune erreur, il pourra être des leurs. Wassil ne le voit pas mais le futur patron a un geste de surprise en le voyant… 17eme partie -Bonjour ! Si tu as terminé, je voudrais te parler. Wassil manque de s'étrangler avec la dernière bouchée. Son patron se tient devant lui. Boualem S. n'est autre que le vieux qui lui a payé le café, hier au soir, dans ce même salon où il avait passé la nuit. Il est heureux de le revoir. Tout en le suivant dehors, il est curieux de savoir. - Il fallait bien un garçon dans ta situation pour accepter de travailler aussi dur. Tu travaillais où avant ? - Je n'ai jamais travaillé, murmure le jeune homme en détournant les yeux. - Tu étais chez tes parents ? - Parfois… - Pourquoi as-tu accepté de travailler ici, dans ce village isolé ? l'interroge-t-il. Est-ce que tu aurais fait quelque chose de répréhensible ? - Non ! Je veux seulement travailler, répond-il. Comme ça, je pourrais aider ma famille ! - Elle est dans le besoin ? - Non, mais je veux l'aider, insiste Wassil. Aussi, pour ne plus dépendre d'elle ! - Je comprends. Hier soir, on n'a pas parlé de ton salaire, se rappelle le vieux Boualem. Tu sais quel genre de travaux t'attend ? Tu penses pouvoir te débrouiller seul ou faut-il que je trouve quelqu'un d'autre ? - Il faudra avoir terminé quand ? s'enquit Wassil. - Le plus tôt serait le mieux. - Est-ce que je peux savoir ce que vous ferez avec ? ose-t-il demander. Ces maisons, elles serviront à quoi ? Vous avez d'autres projets ? - Oui. J'ai plus de deux cents moutons à l'est du pays, lui apprend le vieux Boualem. Dès juin, il faudra qu'elles soient en état de les accueillir. Ne t'inquiète pas, ils seront nombreux à te donner un coup de main… si tu t'entends bien avec mes neveux. Tu pourras travailler avec eux plus tard. Tu veux vraiment commencer aujourd'hui ? - Oui. À partir de ce jour, une nouvelle vie commence pour lui. Même s'il a été le seul à être embauché pour ces travaux, il y aura toujours deux ou trois jeunes à venir l'aider. Il loge chez son patron. Il fait un peu mieux connaissance avec lui et sa famille. Composée de plusieurs garçons. Les femmes n'habitaient pas avec eux au village, mais à Alger. Wassil pouvait entendre parler de Hakima, la fille de son patron. Tous ses cousins rêvaient à haute voix, vantant sa beauté et ses qualités humaines. Il ne sait pas pourquoi mais il aimait les entendre parler d'elle. Il aurait aimé voir une photo d'elle mais il n'y en avait aucune dans la maison. Même Tahar n'en avait pas. Il faut aussi dire que chaque week-end, ils partaient tous à Alger et le laissaient seul. Wassil profitait de ces moments pour jeter un coup d'œil dans les commandes des garçons, osant l'interdit uniquement pour voir s'il n'y avait pas une photo de la jeune fille. Il sera bien déçu en découvrant plusieurs photos de filles dans un album caché sous le matelas de Tahar. L'une d'elles pourrait être Hakima, mais il n'a aucun indice pouvant le lui prouver. À chaque fois que les garçons avaient parlé d'elle, il très curieux, n'avait pas eu l'audace de leur poser des questions, même s'il en mourrait d'envie. Cela pourrait être déplacé et mal vu. Wassil ne voulait à aucun prix que l'un d'eux fasse des remarques au patron. Ce dernier était très bon avec lui, le payant bien sans lui retirer un sou, alors qu'il le logeait et le nourrissait depuis son arrivée. Il avait réussi à gagner son estime et ne voudrait pas perdre son amitié. Plusieurs semaines passent sans qu'il ait l'occasion de la rencontrer par le pur hasard du destin. Wassil finit par se faire à l'idée qu'il ne la verra jamais Lorsque la veille de l'Aïd, son patron Boualem l'informe que s'il ne peut pas voir sa famille, il l'invitait à venir avec lui à Alger pour passer les fêtes avec eux, il ose enfin rêver. Il allait enfin la voir… A. K. (À suivre)