Les fins de non-recevoir de la Fifa, qui a entériné la qualification de l'Algérie, et des autorités algériennes attisent davantage l'ire des Egyptiens, lesquels dépassent toutes les lignes rouges comme l'indique l'action du bâtonnat des avocats égyptiens de brûler l'emblème algérien et de vouloir traduire le président Bouteflika devant… la Cour pénale internationale. L'échec des tentatives des responsables politiques et sportifs égyptiens de tromper l'opinion publique locale en entretenant l'espoir de faire rejouer le match Egypte-Algérie de Khartoum a contribué à attiser la haine de l'Algérien en Egypte, au sein même des sphères d'intellectuels. L'annonce par le secrétaire général de la Fédération internationale de football association (Fifa), Jérôme Valcke, de l'impossibilité de faire rejouer le match parce que “la rencontre s'est déroulée normalement et aucun incident notable pouvant influer sur le résultat n'a été enregistré”, a mis à nu les machinations d'Abou Rida, le membre égyptien du comité exécutif de la Fifa et de Samir Zaher, le président de la Fédération égyptienne de football. L'objectif de toute cette agitation de la FEF est de limiter au maximum les sanctions que prendra l'instance suprême du football mondial suite à l'ouverture d'une procédure disciplinaire contre elle, sur la base du dossier présenté par la Fédération algérienne de football avec les preuves confirmant l'agression contre l'autobus de l'équipe nationale algérienne durant le trajet entre l'aéroport du Caire et l'hôtel. L'évaporation de cet ultime espoir ne laisse plus de place à la manipulation de la rue, d'où cette relance de la campagne haineuse contre l'Algérie, dont les dirigeants ont fait preuve d'un calme olympien en refusant de répondre à la provocation. En outre, les autorités soudanaises ont démenti toutes les allégations égyptiennes sur ce qui s'est déroulé à Khartoum, allant jusqu'à convoquer l'ambassadeur d'Egypte pour élever une protestation officielle contre la campagne médiatique mensongère sur les conditions de déroulement du match. L'hystérie s'étend aux avocats égyptiens Il faut dire que l'hystérie a atteint des stades intolérables avec l'action de brûler le drapeau algérien lors d'une réunion du bâtonnat des avocats égyptiens. Ces derniers envisagent même de porter plainte contre l'Algérie dans des instances judiciaires internationales, bien qu'ils ne disposent d'aucune preuve ou document à même d'appuyer leurs éventuelles requêtes. Il faut croire que l'hystérie collective, dans laquelle est plongée l'Egypte depuis l'élimination des protégés d'Hassan Shehata du mondial sud-africain s'accroit de jour en jour. En effet, toujours dans le domaine judiciaire, le procureur général égyptien, Abdelmadjid Mahmoud, a décidé de donner suite à la requête présentée par le conseiller et ancien président du club de Zamalek, Mourtadha Mansour, en convoquant par le biais de l'ambassade d'Algérie au Caire, le ministre algérien de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar, le secrétaire d'Etat algérien à la Communication, Azzedine Mihoubi, le président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, et un nombre de directeurs de rédactions de journaux algériens, qu'il rend responsables de la publication d'informations visant à semer la “fitna” entre les Egyptiens et les Algériens. Comme le ridicule ne tue pas, des syndicats d'artistes versent dans le même sens et vont jusqu'à demander à ester en justice le président de la République, Abdelaziz Bouteflika pour… le traduire devant la Cour pénale internationale. Rien que ça ! Ceci étant, les avocats algériens ne restent pas les bras croisés et s'affairent avec le concours de juristes à préparer un dossier solide contre les auteurs d'insultes contre l'Algérie dans les médias égyptiens pour déposer plainte d'abord devant les juridictions du Caire, avant de recourir aux instances judiciaires internationales, si jamais la justice égyptienne répond par la négative. Ces plaintes viseront en particulier le fils du président égyptien, Alaa, dont les déclarations sur la chaîne de télévision Dream s'assimilent à des appels au meurtre condamnables par la justice. Mais, ce qui semble faire enrager le plus les dirigeants égyptiens, notamment le clan Moubarak, qui voit tous ses plans de pérenniser sa présence au pouvoir remis en cause, pour ne pas dire tomber définitivement à l'eau, c'est la retenue dont fait preuve Alger pour ne pas envenimer davantage la situation. Alors qu'ils crient sur tous les toits, qu'ils attendent des excuses officielles, ils considèrent le silence des responsables algériens comme du mépris. Abdelkader Hadjar exclut toute éventualité d'excuses algériennes Ceci étant, l'ambassadeur d'Algérie au Caire, et représentant permanent de notre pays au sein de la Ligue arabe, a totalement exclu cette possibilité en déclarant qu'il n'était nullement dans l'intention d'un quelconque officiel algérien de présenter des excuses à l'Egypte. Abdelkader Hadjar, qui a vivement dénoncé l'acte de brûler l'emblème algérien par les avocats égyptiens dans les rues du Caire, a estimé qu'il s'agit plus d'un chahut de gamins extrémistes en colère, et que les choses commencent à “prendre une orientation beaucoup plus importante, et qu'il est regrettable qu'un tel comportement émane d'intellectuels”. “Les Egyptiens peuvent attendre indéfiniment et ils n'obtiendront pas d'excuses algériennes”, a-t-il affirmé, au quotidien londonien arabophone Al-Quds Al-Arabi. Par ailleurs, le diplomate algérien a démenti toutes les informations sur les prétendues initiatives de la Ligue arabe, et la rencontre qu'il aurait eue avec le secrétaire général de cette instance panarabe, Amr Moussa. Il a également indiqué qu'il n'existait aucun contact direct entre les responsables égyptiens et algériens sur le sujet, tout en signalant au passage que le calme est revenu en Algérie, où il n'y a plus de contestation et que les Egyptiens y résidant ne risquent absolument rien. Abdelkader Hadjar insistera sur le fait qu'Alger ne fait rien pour envenimer la situation, et assumera la responsabilité d'assurer la sécurité des Egyptiens sur son territoire. Il révélera que le président Bouteflika, qui s'est abstenu jusque-là d'intervenir, ainsi que ses proches collaborateurs, ne feront aucune concession ni prendront d'initiatives visant à présenter des excuses officielles à l'Egypte. Clair, net et précis ! Il appartient maintenant à la partie égyptienne de revenir à la raison, car l'Algérie ne peut supporter indéfiniment qu'on porte atteinte à ses symboles et ses ressortissants, d'autant plus qu'elle n'a rien à gagner avec l'Egypte, que ce soit sur le plan économique, culturel, sportif ou autres, bien au contraire. Seule la sagesse, dont devraient faire preuve les autorités égyptiennes, apaisera cette tension inutile.