Les avocats algériens passent à l'acte. En guise de réponse aux attaques successives que subissent toujours les Algériens de la part notamment de la presse et dernièrement d'avocats, les robes noires estiment que la meilleure riposte serait de saisir l'Union internationale des avocats pour condamner le fait de brûler notre emblème national par les avocats égyptiens. « Les Egyptiens ressentiront à ce moment là le coup », estime Maître Abdelmadjid Sellini, bâtonnier d'Alger contacté hier par téléphone. L'avocat rappelle à ce titre que l'opinion internationale a déjà condamné unanimement l'agression de notre équipe nationale à son arrivée au Caire avant de souligner que d'aucuns ont compris que les ambitions non affichées des Egyptiens lors de cette rencontre étaient liées à des fins purement électorales. Ce qui les empêche toujours de digérer l'ascension « méritée » des Verts. Cependant, recommande Maître Sellini, « il ne faut pas tomber dans le piége des Egyptiens, voulant nous traîner dans des discussions de bas niveau ». « Juridiquement parlant, les avocats algériens, fait-il savoir, ont déjà saisi par écrit l'Union internationale des avocats et un nombre important de barreaux internationaux pour condamner ces graves dérives émanant surtout d'hommes de loi et d'intellectuels ». L'Algérie par la voix de son bâtonnat, poursuit Maître Sellini, devra soulever ce problème lors de la prochaine réunion du bureau permanant de l'Union des avocats arabes devant se tenir à la mi-décembre à Damas. Dans le même contexte, Maître Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH) estime que la meilleure des réponses serait de « garder le silence » devant de telles bassesses, puisque, estime-t-il, il est impossible de « sanctionner pénalement » les avocats égyptiens. Condamner moralement est faisable mais sans plus, étant donné qu'aucune instance ne peut punir pénalement ces Egyptiens qu'il qualifie crûment de « sous-développés intellectuels ». Regrettant l'Egypte de feu Djamel Abdenasser, Maître Ksentini estime que l'Egypte d'aujourd'hui est devenu une simple destination touristique. D'après lui, cette mise à nu a permis de voir des actes «inqualifiables», commis, soi-disant, contre un pays frère. « C'est navrant, désolant, déshonorant de la part d'un Etat, partie intégrante du concert des pays arabes que distingue l'hospitalité et le respect des autres », lance-t-il. Le président de la CNCPPDH a fait savoir qu'il a appris tout récemment qu'en Egypte on vient de débaptiser une ruelle qui portait le nom de l'Algérie. « On ne débaptisera jamais la rue Port Said », s'indigne-t-il.