Les intervenants, dans des prises de parole improvisées, ont réitéré leur détermination à maintenir la mobilisation jusqu'à satisfaction des revendications des syndicats autonomes. Les syndicats autonomes, l'Unpef et le Cnapest, ont réussi une mobilisation historique, hier, à l'occasion du sit-in observé devant le siège de la Direction de l'éducation de la wilaya de Tizi Ouzou. “One two three, la grève continue!”, scandaient à gorge déployée les manifestants. Ils étaient des milliers, 5 000, selon les organisateurs, à se rassembler devant la Direction de l'éducation. Les intervenants, dans des prises de parole improvisées, ont réitéré leur détermination à maintenir la mobilisation jusqu'à satisfaction des revendications des syndicats autonomes. “Ceux qui pérorent que la grève n'est suivie qu'à raison de 20% n'ont qu'à venir ici constater de visu l'ampleur de la grève”, tempête un intervenant. L'allusion vise le directeur de l'éducation qui a annoncé la veille un taux de 20% à l'échelle de wilaya. “Balivernes ! La grève est suivie à 90%. la preuve, les établissements scolaires sont paralysés”, réplique un délégué du Cnapest. Les enseignants vacataires ont participé au rassemblement d'hier par le biais de leur coordination de wilaya. Leur représentante a relaté le calvaire vécu par ces contractuels depuis des années sans être régularisés. Les délégués des syndicats autonomes ont exigé l'intégration des enseignants vacataires. Le président de la fédération des parents d'élèves en a eu pour son grade. “Delallou ma yeddir walou (Delallou ne pourra rien faire)”, dénoncent les enseignants. “Ce sont les syndicats, qui ont initié la grève, qui doivent appeler à la reprise, et non ceux qui, comme M. Delallou, n'ont même pas d'élèves scolarisés à l'école”, explique un enseignant visiblement remonté contre cette tentative de sabordage de la grève. Les enseignants ont dénoncé, par ailleurs, la ponction sur salaire dont ont fait l'objet certains d'entre eux. Le sit-in a été levé vers 12h, les enseignants se sont dispersés dans le calme avec la ferme conviction de continuer le combat. “un combat pour la dignité”, pour paraphraser un syndicaliste. Dans un communiqué commun rendu public à l'issue du rassemblement, “l'Unpef et le Cnapest saluent la forte mobilisation des enseignants et des travailleurs de l'éducation”, ce qui démontre leur engagement autour de leurs revendications légitimes ayant trait au régime indemnitaire, les œuvres sociales et la médecine du travail. À ce propos, le communiqué du ministère de l'Education nationale ne semble pas rassurer les syndicats autonomes. “Nous demandons du concret et non des professions de foi”, exige-t-on. Pour sa part, le secrétaire général du Satef (Syndicat autonome des travailleurs de l'éduction et de la formation) a appelé, hier, à la tenue d'une conférence nationale sur l'éducation, seul cadre à même de trouver des solutions durables aux problèmes du secteur. Salem Sadali, qui fait siennes les revendications soulevées par les autres syndicats, demande l'abrogation de l'arrêté ministériel 94-158 régissant la gestion des œuvres sociales de l'éducation. “Il faut arriver à une gestion autonome et décentralisée des œuvres sociales”, suggère l'orateur. Celui-ci n'a pas été tendre avec toutes ces voix qui appellent à la reprise des cours. “Ces gens-là n'ont pas appelé à la grève, alors comment peuvent-ils appeler à la reprise ?”