Les syndicats de l'éducation sont déterminés à aller jusqu'au bout de leurs revendications. Le Cnapest et l'Unpef, deux syndicats de l'éducation, ont annoncé hier la couleur lors d'une conférence de presse conjointe tenue au siège de l'Unpf. Une grève d'une semaine reconductible sera lancée à partir du 24 février, ont affirmé hier les deux responsables du Cnapest et de l'Unpef. Cette grève se veut «un message clair à l'adresse non de la tutelle mais à l'endroit du gouvernement», précise le coordinateur de Cnapest, Nouar Laârbi, pour dire que les revendications des enseignants dépassent les prérogatives de la tutelle. En fait, les deux syndicats refusent la politique «de fuite en avant dans le traitement de leurs problèmes, exacerbés par la dégradation du pouvoir d'achat», clament-ils. Les raisons ayant motivé cette décision, selon le président de l'Unpef, Sadek Dziri, sont directement liées à «la tergiversation de la tutelle à matérialiser ses promesses», explique-t-il. Il y a d'une part, selon le même responsable, «un manque de transparence dans la concrétisation de l'accord du 23 novembre signé entre le ministère de l'Education nationale et l'Unpef. D'autre part, on a constaté l'absence de volonté politique d'annuler la décision arbitraire n°158/94 concernant la gestion des oeuvres sociales mais aussi la banalisation du dossier de la médecine du travail». Si les rassemblements, sit-in et marches ne sont pas retenus par les deux syndicats, à l'instar de ceux de la santé publique, en revanche, le retour à la grève ouverte sera accompagnée par d'autres formes de contestation. Ainsi, il est prévu, notamment par le Cnapest, le boycott des devoirs et compositions du deuxième trimestre, l'arrêt du travail des enseignants principaux ou coordinateurs des matières et classes jusqu'à la prise en charge de leur dossier financier par la tutelle. En outre, le même syndicat a mis en garde la tutelle contre la non-prise en charge de la totalité de leurs revendications ayant fait l'objet d'un accord le 23 novembre dernier. Il a également exhorté le ministère de tutelle à concrétiser le contenu du procès-verbal de la réunion (PV) datant du 25 décembre dernier, notamment les revendications concernant les professeurs du technique. La revendication du départ à la retraite après 25 ans de service et la formule de retraite anticipée restent toujours maintenues par le Cnapest. Concernant le dossier relatif au régime indemnitaire, les porte-parole des deux syndicats déplorent l'opacité entourant le travail de la commission ad hoc installée à cet effet. «La confiance placée en la tutelle pour mener les négociations au nom des syndicats nous a conduits dans un tunnel sans issue», a estimé le président de l'Unpef. Et d'ajouter: «On ignore et les valeurs et les délais entourant les négociations.» A une question relative à la compromission de l'avenir des élèves scolarisés, les deux orateurs s'accordent à dire que l'intérêt des élèves incombe, ou relève, du seul ministère de l'Edu-cation nationale. «La Centrale syndicale exerce des pressions énormes sur la tutelle pour amener celle-ci à revenir sur la concrétisation du dossier des oeuvres sociales», soulignent également les syndicalistes. Par ailleurs, le coordinateur du Cnapest n'a pas manqué de dénoncer les contradictions ayant caractérisé les délais de la remise des conclusions de la commission ad hoc avancés par le ministre et son conseiller. L'un dira dans les quelques jours, quand l'autre annoncera le délai d'un mois. «Cela n'augure rien de bon», conclut l'orateur. De son côté, le président de l'Unpef fustige les auteurs d'une déclaration non signée, émise au nom de son syndicat. Ce document fait allusion aux supposées «relations étroites entre l'Unpef et un syndicat israélien, tissées dans le cadre de son adhésion à l'Internationale de l'éducation (IE).» Enfin, les deux orateurs ont saisi cette occasion pour réitérer leur appel à la création d'une coordination générale des syndicats autonomes.