“Il s'agit d'un contentieux tarifaire”, nous a déclaré, hier, au téléphone M. Sid-Ali Lebib, directeur général des douanes, au sujet de l'affaire des batteries importées et qui a débouché sur la mise sous contrôle judiciaire de plusieurs cadres des douanes d'Alger-Commerce, ainsi que du transitaire et de l'opérateur. C'est sur la base d'un dépôt de plainte de la direction générale des douanes, nous confirme-t-on, que le dossier a atterri au niveau du tribunal de Sidi M'hamed en charge de l'instruction qui devra, par ailleurs, reprendre le 6 août prochain avec l'audition programmée du chef d'inspection divisionnaire du port d'Alger, également sous le coup de cette mise sous contrôle judiciaire. Reg Benamar, arrivé à ce poste il y a tout juste une année, est malgré tout “considéré comme un bon cadre”, nous confirme-t-on de source sûre à la direction générale des douanes, dont le premier responsable n'est pas allé par trente-six chemins pour replacer cette affaire dans son contexte anodin de pratique contentieuse courante. M. Lebib estime que ce dossier a été “surdimensionné”, alors qu'il suit un “déroulement normal”. Plus explicite, il indiquera que, “suite à un préjudice constaté, il y a eu un dépôt de plainte”, motivé par la position tarifaire dont l'importateur des batteries voulait bénéficier. Une position que la direction générale n'a pas acceptée d'autant que “la refonte du tarif de 2002 a introduit une autre position qui fait tomber dans l'obsolescence celle affichée par cette opération”. M. Sid-Ali Lebib qui s'est refusé à aller dans le détail, “l'affaire étant en instruction”, a préféré juste confirmer que “chaque dossier ou affaire litigieuse dont le traitement d'un point de vue technique ou réglementaire fait ressortir des appréciations et analyses contradictoires au sein même de l'institution, la Direction générale s'en remet à la justice, à titre de prudence et de sauvegarde des intérêts de l'institution et du Trésor”. Décodé, le message est on ne peut plus clair ; seule la neutralité des tribunaux sera à même de trancher, semble nous suggérer le premier responsable des douanes. Pour sa part, le chef d'inspection divisionnaire d'Alger-Commerce déclare : “Malgré ma mise sous contrôle judiciaire et celle de mon staff technique et des autres fonctionnaires en liberté provisoire, je continue à croire en notre justice et la vérité finira par triompher”. Et d'ajouter avoir reçu “l'appui de M. le directeur général pour continuer à travailler et à exercer nos fonctions dans la sérénité”. Surtout que, hier, l'ambiance était plutôt morose du côté de la rue Béziers, à la sous-direction des douanes où l'on a fait état de plusieurs demandes de démission des cadres, suite à la tournure de cette affaire. Ils ont vite été rappelés à la raison par le chef d'inspection divisionnaire, nous dit-on. Une note a d'ailleurs été rédigée et signée par Reg Benamar, invitant le personnel “à poursuivre le travail” et appelant les uns et les autres au calme et à la sérénité. Enfin, il est utile de souligner que l'opérateur, ajoute une source au fait du dossier, “refuse de déposer la caution”, ce qui a déclenché le dépôt de plainte presque “automatiquement dans ce cas-là”. A. W.